1855 Traité des liqueurs, et de la distillation des alcools ou, Le liquoriste et le distillateur modernes

DES LIQUEURS.

ou l'odeur exhalée par ces organes, elles ser\'ent sim– plement de véhicule à la matière odorante ou à l'arome, dont la nature est encore inconnue. Boerhaave a ainsi défini ce principe odorant : «Cet esprit, dit-il, agit sur nos organes de l'odorat et du goût; il est agile; il est le fils du feu; et il produit divers effets incroyables. Inné, retenu et comme lié dans les huiles, il leur communique une odeur singulière, et assez efficace, qu'on ne trouve pas ailleurs; mais dès qu'il en est chassé tout à fait, il les laisse presque sans force et tellea qu'à peine peut.on les distinguer entre elles. Or, comme une chaleur douce suffit pour que cet esprit s'exhale de plusieurs huiles, et se dissipe dans l'air, les huiles qui le perdent ainsi sont alors sans acti– vité et incapables de produire les effets qu'elles produi– saient aupara'Vant. » M. Robiquet a publié sur l'arome un article remarqua– ble que nous empruntons aux Annales de chimie. 11 Les anciens chimistes pensaient que l'odeur des substances aromatiques était due à un principe particu– lier, auquel Boerbaa'Ve donna le nom d'esprit recteur. Macquer prétendit ensuite que ce principe ou esprit par– ticulier n'était pas le même pour tous les corps odorants, et en distingua d'acides, d'alcalins et d'huileux. Lors– que les chimistes français s'occupèrent de régulariser le langage chimique et d'établir la nomenclature moderne, ils donnèrent le nom d'arome à ce prétendu principe qu'on regardait comme la cause essentielle de l'odeur; dans l'ensemble systématique des corps, on le rangtm au nombre des produits immédiats des végétaux. Four– croy reconnut plus tard que rien ne démontrait d'une

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