1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools
TRAITÉ DE LA FABRICATION
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arrivée dans le ballon; puis on lute convenablement et on allume le feu. On peut aussi distiller au bain- marie avec la cornue. Dans ce cas, celle-ci est plongée dans une bassine contenant de l'eau qu'on porte à l'ébullition. Le lut (i) pour les alambics de cuivre est le même que pour la cornue. Il se compose de bandes de papier ou de toile enduites de colle de farine ou d'amidon délayé. Les luts gras, terreux, albumineux et de chaux ne sont employés que par les chimistes. Nous avons déjà dit que le liquoriste ne distille ja- mais de l'eau-de-vie qu'à dessein de lui associer quel- ques substances aromatiques, car la distillation à l'effet d'obtenir de l'esprit 3/6 n'est pas essentielle pour les liqueurs. Or, les aromates qui peuvent se lier à l'eau- de-vie ou à l'esprit, par la voie dela distillation, étant de différentes espèces, soit à cause du tissu qui les renferme, soit à cause de leur nature huileuse ou ré- sineuse, il en résulte que la pratique de distiller doit varier en proportion. Si l'aromate est très-subtil, comme celui des feuilles et des fleurs, ou encore si l'on désire que l'esprit n'en conserve qu'une petite partie, la distillation au bain-marie est préférable; si au contraire ces aromates sont tenaces ou pesants, il n'y a que la distillation à feu nu qui puisse les déta- DE LARECTIFICATION.
(I) Du latin lutum, boue, enduit qui devient solide en séchant. Il sert à fermer les jointures des appareils distillatoires et à empêcher les vapeurs alcooliquesou autres de s'échapper.
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