1886 Memoire sur le Vin de Champagne by M Louis-Perrier
causent chez nos voisins on n'y sçaitde la goutte que le nom (t) et à peine sçait-on ce que c'est que la pierre. Cette espèce de paradoxe n'a rien qui doive surprendre votre Grandeur, puisqu'il est de' fait qu'on ne trouve pas à dix lieues, en remontant ou descendant la rivière, dix personnes qui en soient même atteintes j'ose même ajouter que la chaleur tempérée de ce vin blanc ou gris non mousseux, et sa grande légèreté sont les deux moyens les plus spécifiques pour conserver la fluidité^, des liqueurs et la vertu motrice des fibres dont nos corps sont composés au lieu que le vin rouge ne peut faire qu'un effet tout contraire, puisque c'est une liqueur pesante, dépouillée et désarmée de ses parties les plus volatiles, et chargée d'une trop grande quantité de tartre et de soufre grossiers, exaltés seulement par la fermentation qui s'en fait dans la cuve avec ;les pépins et la grappe du raisin. La même lettre cite, à cet égard, des faits concluants. Dans l'hiver de 1729, il s'était pro- duit.des rhumes fréquents, longs, opiniâtres, et presque universels dans le royaume, quoique (t) Bertin du Rocheret, dans le volume intitulé Citoyens cCEpcrnay, qui contient l'extrait des registres de l'état-civil depuis 1644, rapporte le décès, à l'Age de soixante-quinze ans (icr janvier 1735)1 de Jeanne Maillard, veuve de Claude Pavillon, aubergiste de l'Ecu v la seule personne du pays, ajoute-t-il, attaquée de la goutte. »
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