1900 Le pays du cognac by L Ravaz

LE PAYS DU COGNAC

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variétés actuelles. Dans le Gard, en des points où le phylloxera avait peu d'intensité, il a conservé une vigueur telle qu' il a failli acquérir sous le nouveau nom de Psabnodi une certaine célébrité. Ce qu' il a en outre de remarquable, c'est sa résistance au Salant, propriété déjà nettement indiquée par Pellicot. Sur les bords de la mer. dans les sols de la Camargue, où le sel s'oppose à la culture de la vigne; seul il se développe très bien. C 'est là une propriété d'autant plus précieuse qu'elle est plus rare et qu'elle a pour la pratique une grande importance. Dans cette région il n'a jamais joué qu'un rôle secondaire. Il en est de n1ême dans le bassin de la Garonne, où il ne s'est fixé, dans sa 1nigration vers l'ouest qu' en quelques endroits, sans pouvoir toutefois y devenir prédominant. Ici il n'a jamais joué un rôle important. Il est dissén1iné dans la plupart des vignobles et spécialement dans les plaines et les bas-fonds de la Chan1pagne ou des groies exposées aux gelées de printemps. Le St-Pierre débourre tardivement: c'est pourquoi il a été cultivé dans quelques parties de la Charente. Il n'est pas très fertile, mais ses grappes sont plutôt grosses, juteuses à gros grains, et, somme toute, il donne des rendements assez élevés. Seulen1ent sa production est irrégulière, car il coule fréquemment dans cette région qui n'est pas la sienne. Il se développe vigoureusement, et pendant l'été il domine tous les autres cépages du pays. Il craint plutôt peu le mildiou; il doit cependant être défendu avec soin contre cette maladie. Il redoute l'oïdium qu' il ne faut pas oublier de combattre surtout un peu avant la véraison. Il est également envahi par l'anthracnose. Sa grappe serrée est particulièrement sujette à la pourr·iture grise, et comme il n'y a pas de remède très efficace contre cette maladie, il importe de le planter surtout dans les sols secs et loin des cours d"eau etdes étangs. Les insectes l'attaquentcom1nelaplupartdes autres cépages. Ce qu'il a de particulier, c'est une haute résistance au phylloxera; planté au milieu de Jurançon et de Folle blanche il est encore vigoureux quand ceux-ci ont disparu. C 'est une propriété qu' il partage avec le St-Emilion. On pourrait croire que, comme les vignes américaines, il plaît peu à l' insecte et que s' il résiste, c'est qu'il est peu attaqué. Il n'en a rien été jusqu'ici, et il n 'y a pas lieu d 'en être surpris. Le St-Pierre, comme on l'a v~ plus haut, vient très bien dans les mauvais terrains, il s'accommode de l'aridité, résiste à la sécheresse et à la mauvaise qualité du sol beaucoup mieux que la généralité des variétés usuelles. Or l'aridité, la sécheresse et la mauvaise qualité du sol ont pour objet de déprimer la végétation, tout comme le phylloxera, et le cépage qui résiste le