1900 Le pays du cognac by L Ravaz

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LE PAYS DU COGNAC

aucun vide. Le pauficheur doit aussi prendre garde de ne pas en rompre les boutons. Quelques personnes, surtout lorsque la plantation se fait par un temps chaud, font con.Juire de l'eau dans des cuves sur des charrettes et en font répandre dans chaque trou, ce qui affaisse le terreau et le rapproche encore plus également de la broche; dans ce cas il n'est pas nécessaire de pauficher. Comme le tasse1nent après le paufichage occasionne un vide au haut du trou, on le rempl it avec la terre du champ >. La plantation des boutures à la barre est aussi bonne que la plantation en trou de 3o centimètres de côté; elle est même préférable dans les sols argileux et hun1ides. Ici, en effet, ce qu'il y a à redouter, c'est la stagnation de l'eau au pied du jeune plant, et un trou fait à la bêche retient toujours plus d'eau qu'un simple trou de pal. Mais il n'en est pas de même quand il s'agit de la mise en place de plants racinés: la« barre » nécessite l'ablation préalable des racines et ran1ène le plant en quelque sorte à l'état de bouture. Les racines doivent toujours être mises en place dans des trous creusés à la bêche ou au pic, on voit pourquoi. Les boutures font saillie quelquefois de 3o à 40 centitnètres au– dessus du sol, trois ou quatre de leurs bourgeons restent aussi à l'air libre jusqu'en nlai ou juin. On les raccourcit à ce mon1ent à deux yeux. Rien n'est plus défectueux que cette nléthode; c 'est_elle qui diminue la reprise dans une proportion considérable. C'est qu'en effet la partie laissée hors du sol est, con1me je l'ai déjà dit, une sorte de 111èclze qui évapore, sous l'action du vent et du soleil, d'abord l'eau qu'elle contient et ensuite celle qu'elle en1prunte à la partie souterraine. La bouture ainsi plantée ne peut que se dessécher et, au nloins dans les sols secs, la reprise est fréquemment défectueuse. Cependant rien n'est plus simple que d'éviter la dessication de la bouture, il suffit de recouvrir la partie aérienne (qui doit être réduite à deux yeux) d'une butte de terre telle que l'œil supérieur affleure à la surface; en somme les boutures doivent être plantées co1nme les greffes, et leur reprise peut alors atteindre la proportion de 100 pour 100. Le terreau qui entoure les boutures favorise le premier déYelop– pen1ent des racines et du plant; nlais c'est une fumure bien insuffisante. Et cependant on n'apporte pas à la vigne d'autre n1atière fertilisante. On laisse aux alouettes le soin de la fumer; le vigneron réserve le fumier pour les céréales et les fourrages. C'est un tort. Si la terre n'a pas été fertilisée au moment du défoncement, il est indispensable, pour obtenir de belles vignes,

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