1935 The Barkeeper's Golden Book by O Blunier

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criptibles pour la colonisation des terres. La vie primitive et pau- vre, la presence d'esprit et de corps constante pour se defendre contre les attaques inattendues des Peaux-Rouges, le danger inces sant de perdre la vie et les biens exigeaient le maximum de cou rage et de perseverance. Incontestablement I'alcool figure en pre miere ligne dans la mise en culture et dans la conquete du nouveau monde. En lisant les recits des anciens marins on en trouvera facilement la preuve. A ce moment le bar fut dans les premiers villages le lieu public de rassemblement, la place de rendez-vous de tous les colons, les scouts, les commerfants et les marins. Cette chambre fut I'endroit propice ou Ton faisait des affaires. C'est la que tout passant fut oblige de s'annoncer pour obtenir les indications necessaires et pour apprendre les renseignements importants. Ce local fut appele common store (local commun a tous) et dirige par un homme ins- truit, un pretre ou un officier (the commander). La vente de I'alcool ne fut autorisee que sous le controle de cet homme de surveillance. Dans les colonies plus grandes s'y attacherent les dortoirs pour les clients, les ecuries et les locaux de la police. Le tout fut nomme Taverne. Le bar, done le common store prit le nom de inn, le bartender fut le innholder. II vecut sous le controle severe de la loi, ne put vendre de I'alcool aux colons que pendant les heures fixees, exception faite pour les passants et les invites. Un commerce important de poudre, d'armes, de fourrures, de chevaux, d'arti- cles de tous genres eut lieu dans ce local. Mais la chose la plus importante fut le service de renseignements. Tous les rapports ve- nant de I'interieur du pays ou de I'etranger y furent rassembles. Toutes ces colonies petites ou grandes etaient en communication constante avec un fort. Ces forts constituaient la protection mili- taire de la colonie. La se trouvait la plus grande agglomeration et c'est la que se trouvait' aussi le centre agricole. Quiconque par- tait a cheval a I'interieur du pays pour des travaux de defriche- ment, confiait sa famille pour plusieurs mois a la protection du fort. Plus tard, lorsqu'on construisit des villes, le bar devint un local independant sous le nom de saloon. L'appellation du bar se repan- dit k cette epoque la. Ce terme derive tres probablement du mot «barriere», car I'acces du debit etait severement puni. Cette regie s'est conservee jusqu'a nos jours et aucun client ne se permettrait

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