1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE que la méthode de stratification en chambre chaude s’est répandue dans tout le vignoble, où elle a achevé de s’adapter aux besoins de la Champagne. Une chambre chaude pour stratifier les greffes-boutures peut être cons­ tituée par une simple pièce bien éclairée. Dans les belles et grandes instal­ lations, on augmente la lumière par de grandes fenêtres analogues à celles des anciennes orangeries. Plus souvent, toute la façade est occupée par un vitrage. On semble avoir renoncé au type de serre qui est plus difficile à conduire et nécessite de grandes dépenses de chauffage. Ce type n’est employé maintenant que pour les chambres tempérées dans les installa­ tions perfectionnées où les caisses séjournent à une température plus basse, et sous grand éclairage, une fois la stratification en chambre chaude pro­ prement dite terminée. Dans beaucoup d’installations, le vitrage est complété par des châssis vitrés ouvrant dans la toiture, et qui permettent en même temps d’éclairer et d’aérer par en haut. C’est là une amélioration importante, surtout lors­ que, pour simplifier les manipulations, on n’use pas de serre tempérée. La lumière venant du plafond éclaire vivement les caisses par en-dessus, sans qu’il soit nécessaire de donner de grandes dimensions aux châssis. Il est bon toutefois de placer ceux-ci au-dessus des espaces libres pour que les gouttes d’eau de condensation ne retombent pas sur les caisses. Par écono­ mie, on peut alors réduire les vitrages et même les remplacer par de simples fenêtres. La chambre chaude en est plus facile à chauffer et plus économique à construire. Les châssis ont en outre l’avantage de permettre une aération rapide en cas d’excès d’humidité. On peut évidemment installer une chambre chaude à toutes les expo­ sitions. Le sud a été souvent recherché pour profiter du soleil et économiser le chauffage. Nous préférons presque le nord pour les vitrages ou les fenêtres. On y brûle peut-être un peu plus de combustible, mais on a moins à craindre les changements brusques de températures. Un coup de soleil sans ombrage fait monter rapidement la température d’une chambre chauf­ fée à 30* et au moment où les bourgeons poussent, le grillage est à redou­ ter. Le maniement des stores ou des claies à ombrer est évidemment une complication que l’exposition nord évite. Le chauffage est résolu de différentes façons. Dans les grandes instal­ lations, le thermosiphon est évidemment l’idéal, car il maintient la tempé­ rature plus régulière, et la répartit mieux dans les différents points de la chambre chaude. Les poêles à feu continu sont très employés dans les chambres chaudes syndicales, et, en beaucoup de petites installations, un poêle à pétrole suffit dont les mèches se règlent facilement. Lorsqu’on manipule une grande quantité de greffes, il est prudent d’installer un thermomètre avertisseur, dont les deux aiguilles sont réglées de telle sorte qu’une sonnerie électrique avertit aussitôt que la température tend à fanchir soit le maximum, soit le minimum prévu. Tout autour de la salle destinée au chauffage, on dispose des gradins pour recevoir les caisses. Si la largeur le permet, on dispose même une ou

— 116 —

Made with FlippingBook Online newsletter