1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE soleil et à l'abri du vent pour éviter néanmoins une trop grande dessicca­ tion. Un léger soufrage avant de les recouvrir donne de bons résultats. La couverture doit être refaite au bout de 3 ou 4 heures seulement avec de la sciure bien sèche en faible épaisseur. Pendant qu’on traite ainsi les caisses, on doit s’efforcer d’aérer la chambre chaude, quitte à hausser un peu la marche du chauffage de façon à éviter le refroidissement des caisses. Une fois les caisses remises en place, il semble qu’on se trouve bien de répandre un peu de soufre sur le sol et surtout à proximité du chauffage pour produire non pas des vapeurs d’anhydride sulfureux, mais des vapeurs de soufre. LA MISE EN PEPINIERE DES GREFFES-BOUTURES. — Il convient de remarquer que, dans la méthode que suivent les Champenois pour pré­ parer leurs greffes-boutures, il n’est pas question de ligature. Les greffes sortent de la chambre chaude soudée. Si cette soudure n’est pas très solide, du moins son maintien est favorisé par la brièveté des greffons et la soli­ dité des assemblages. Elles sont mises ainsi en pépinière. Les pépinières sont bien souvent installées dans les jardins des vigne­ rons, à proximité du village. Il importe que la terre en soit bien meuble et peu calcaire s’il est possible. Si elle peut posséder un vieux fond de fumure organique c’est une condition très favorable. L’emplacement bien choisi est soigneusement labouré profondément à l’automne, puis labouré à nouveau au printemps pour bien ameublir le sol qui est nivelé. C’est avec le labour d’automne que doit être incorporée la fumure : fumier bien décomposé ou mieux encore compost additionné de 8 kilos de superphos­ phate et 4 kilos de sulfate de potasse à l’are. Les lignes de greffes sont écartées entre elles de 0 m. 40 environ si elles sont disposées à intervalles tous égaux. Parfois, pour rendre les soins plus faciles on les dispose en lignes jumelées, deux lignes étant accouplées à un intervalle de 0 m. 30 et chaque couple étant séparé du voisin par un intervalle de 0 m. 50. Sur les lignes, on dispose 20 à 30 greffes au mètre suivant la grosseur des porte-greffes. Pour mettre les greffes en pépinière deux procédés sont employés. Le plus rapide consiste à tracer à l’emplacement de la ligne à planter un petit sillon au cordeau. On arrose le sillon seulement, et dans cette terre humide on fiche les greffes une à une en ayant soin de placer toutes les soudures au même niveau à un ou deux centimètres au-dessus du sol. Pour faciliter cet alignement horizontal des greffes au-dessus du sol, il est de pratique courante de placer le long du sillon tracé une longue règle plate de deux centimètres environ d’épaisseur et par suite assez rigide. On déplace la règle à mesure qu’on avance dans le travail. On bute soigneusement la ligne de greffes ainsi plantée pour empê­ cher la dessiccation de telle sorte que les bourgeons soient recouverts de un ou deux centimètres de terre fine.

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