1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE « Je crois cependant que je vais, en ma conclusion, me rencontrer avec cet excellent M. RAMADÏER, en vous disant que le salut de la Cham­ pagne réside dans le travail et dans l’union de ses enfants. C’est en effet ce que proclament sans cesse nos dirigeants et c’est l’évidence môme. Encore faut-il cependant mettre les actes en accord avec les paroles. Ce n’est pas en instituant la semaine des trois dimanches, et en encourageant des grèves incessantes qu’on augmentera la production. Et je ne pense pas qu’on assurera l’union des Français en tolérant — d’où qu’ils viennent — les appels à la discorde, et même à des luttes fratricides. Non, Messieurs, ce n’est pas ainsi qu’on relèvera un pays ruiné par la guerre et par les querelles intérieures ! « Ici, Messieurs, même quand nous aurons vidé quelques flûtes comme aujourd’hui, nous gardons la tête froide, et comme nous n’avons pas de préoccupations électorales, nous ne nous grisons pas de mots. Ainsi nous saurons, je l’espère, nous garder de ces erreurs et rester dans la sagesse. « En dehors de toute idée partisane et de toute ambition personnelle, travaillons donc plus que jamais, travaillons d’un même cœur et avec la même ardeur pour notre petite patrie, et nous assurerons ainsi ensemble dans la paix et dans la joie, le succès du vin de nos coteaux et le bonheur des Champenois. » « Le Syndicat général des Vignerons se préoccupe des problèmes que nous avons examinés ce matin et surtout de celui relatif à la reconstitu­ tion. Il existe en Champagne plusieurs catégories sociales, et nous pensons que la catégorie de base est celle de la propriété puisque c’est elle qui fournit le kilo de raisin. Nous disons que la base de la qualité pour le produit amélioré par le transformateur doit déjà être fournie par le pro­ ducteur. Cette qualité ne pourra être atteinte que par une meilleure orga­ nisation de ta production et de l’aménagement du vignoble. Je suis très reconnaissant à M. BOYER et à M. FRANÇOT d’être entré dans cette voie parce que ce problème est extrêmement difficile et pénible à résoudre. Nous sommes les représentants de douze mille producteurs qui possèdent une propriété extrêmement variée et divisée. Notre vignoble est constitué par une multitude infinie de parcelles et, lorsqu’on voudra employer les moyens modernes qui, seuls peuvent permettre en général à l’Agriculture et à la Viticulture d’user utilement des ressources de la mécanisation, il faudra essayer d’orienter les parcelles, de les grouper de façon à pouvoir utiliser cette mécanisation. Ce sera le problème le plus difficile à résoudre. DISCOURS DE M. HENRI MACQUART, Président du Syndicat général des Vignerons de Champagne. « Je -suis presque un débutant, malgré tout, je vous dirai, en évitant de répéter ce qui a été si bien dit avant moi ce que je pense de la mani­ festation d’aujourd’hui organisée par votre Association.

— 14 —

Made with FlippingBook Online newsletter