1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE Etant donné que le rognage est surtout pratiqué dans l’Est et le Nord-Est, et qu’il est ignoré en beaucoup de vignobles, il semble logique d’admettre qu’il est sous la dépendance de conditions météorologiques locales, qu’il est influencé par la nature du cépage et par les méthodes culturales. Ceci explique sans doute les contradictions qui apparaissent dan's les travaux des différents auteurs ayant étudié son utilité. D’après Savastano ( Studio dello cimatura délia vite. Stazioni spéri- mentale agrare, Rome, 1888), les expériences entreprises en Italie sur cette question permettent de conclure que le rognage est nuisible à la qua­ lité du moût, dont il diminue la richesse en sucre. Il réduit aussi la quan­ tité de récolte dans des proportions assez fortes, surtout pour les vignes vigoureuses. D’après MULLER-THURGAU, dans des expériences contrôlées par lui de 1878 à 1885, le rognage appliqué au cépage Riesling, dans les grands crus du Rhin -allemand, a diminué la richesse en sucre du moût en raison inverse des feuiles conservées sur les pousses rognées. Il en est de même de la quantité de raisin, c’est-à-dire que plus le rognage a été court, plus la qualité et la quantité ont souffert. Mais il convient de remarquer que dans ses expériences, le rognage le plus long ne laisse que six feuilles sur chacune des pousses de la souche, et que, dans ce cas, la différence avec le témoin non rogné est peu sensible en ce qui concerne la qualité, et se chiffre par quelques grammes, ainsi qu’en témoigne le tableau ci-dessous : Numéros des parcelles Nombre de feuilles conservées au-dessus des grappes Richesse en sucre pour 100 1885 1878 1879 1 2 feuilles Cette influence de la longueur du rognage est mise en évidence dans les expériences de M. RIVIERE sur le Chasselas doré en Seine-et-Oise. Cet auteur écrit : c En effet, suivant que cette opération a été exécutée immédiate­ ment au-dessus de la seconde grappe d’un bourgeon fertile ou qu’elle a été effectuée au-dessus de 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 feuilles situées au-dessus de la seconde grappe d’un bourgeon de même nature, on constate que la propor­ tion de sucre contenue dans le moût de raisin s’accroît, non pas indéfini­ ment, au fur et à mesure que le nombre de feuilles augmente, mais jusqu’à une certaine limite qui, dans la circonstance, correspond exactement à la cinquième feuille, puisque, à partir de cette cinquième feuille, la propor­ tion de sucre ne s’accroît plus dans le moût du Chasselas doré. 16.73 16.95 17.36 17.70 13.95 14.40 14.65 15.15 11.905 12.195 12.346 12.422 2 3 4 5 > 6 > Témoin

— 158 —

Made with FlippingBook Online newsletter