1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
sion des gelées devait d’ailleurs fonctionner officiellement en 1898 à l’Ecole de Montpellier. C’était évidemment le côté le plus facile de la question des avertissements agricoles, car tout se borne là à une prévision météorolo gique précise. Prévenus des dangers de gelée avec 24 heures d’avance, les viticulteurs ou les arboriculteurs savent qu’ils ont des plantations exposées à ses dégâts, et ils prennent leurs précautions s’ils ont prévu un système de défense. Depuis longtemps déjà, le service de la prévision des gelées fonctionne en Californie où la défense collective par le chauffage des vergers est organisée sur des étendues considérables. J’ai eu le plaisir de commenter devant les viticulteurs champenois en 1929, un film américain sur ce sujet. On y voyait circuler chez les arboriculteurs des météorologistes officiels qui vérifiaient les installations de thermomètres et apprenaient aux prati ciens à s’en servir pour compléter dans leur domaine les avertissements généraux qu’ils avaient reçus. Beaucoup plus compliquée est l’organisation des traitements contre les parasites. Peut-être n’est-il pas inutile de faire un peu l’historique de ce sujet. Vers 1898, MM. CAZEAUX-CAZALET et CAPUS organisèrent à CADILLAC, dans la Gironde, une station d’avertissements viticoles. Le Blach-Rot avait, dans les années précédentes, provoqué des désastres dans les vignobles du Sud-Ouest. L’Eudémis y remplaçait déjà la Cochylis. MM. CAZEAUX-CAZALET et CAPUS, en étudiant les évolutions des para sites, avaient songé à la possibilité de prévoir leurs attaques. C’est surtout pour le Mildiou tout d’abord que la petite Station de CADILLAC fit ses premières armes. Elle ne tardait pas à jouir d’une grande sympathie chez les viticulteurs de la Gironde. En 1906, nous avons jugé intéressant de tenter les premiers essais de ce genre dans la Marne, et nous nous sommes inspiré de l’exemple de CADILLAC en organisant les débuts de la Station de CHALONS-SUR- MARNE. 1908, puis 1910, années tristement célèbres par les violentes attaques de Mildiou, devaient nous fournir des éléments d’étude et nous engager de plus en plus dans cette voie. Une collaboration à distance s’éta blit entre M. CAPUS et nous-mêmes. Elle ne fut pas inutile, car elle nous montrait l’influence des grandes perturbations atmosphériques sur le déve loppement du Mildiou, celles-ci entraînant des attaques généralisées parfois à tous les vignobles de France. C’est ainsi qu’échangeant nos télégrammes d’avertissements, il nous est arrivé bien souvent de les recevoir tous deux en même temps. L’un était parti de CADILLAC pour CHALONS-SUR- MARNE, l’autre parti de cette dernière ville pour CADILLAC. Ils s’étaient croisés en route, confirmant une certaine précision dans nos méthodes. En général, cette coïncidence indiquait une attaque plus grave. MM. MOREAU et VINET, à ANGERS, ne devaient pas tarder à s’inté resser à cette question et, vers 1911, ils organisaient eux aussi des aver tissements contre les parasites de la vigne.
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