1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

INTRODUCTION et 7.987 hectares, 62 concours de greffage avaient complété les concours du département et formé en un an 437 greffeurs, auxquels il avait été dis­ tribué 7.990 francs de prix. Des chambres chaudes syndicales fonction­ naient en beaucoup de communes, où les vignerons, après avoir exécuté leurs greffes, pouvaient stratifier à haute température. Il a été acheté au total pour le compte des vignerons 2.252.000 mètres de sarments greffables pendant l’hiver 1912-1913. La Commission technique de l’A.V.C. qui groupait les compétences les plus diverses : propriétaires, viticulteurs d’élite, régisseurs de grands domaines viticoles, directeur des services agricoles, directeur de la Station Œnologique d’Epernay, Professeurs d’agriculture, avait pu mettre au point déjà beaucoup des questions les plus importantes de la reconstitu­ tion par la greffe. Sans tenir compte des budgets importants de fonctionnement et d’études, l’A.V.C. a dépensé en subvention, de 1898 à 1913, tout près d’un million (955.407 francs). Mais elle n’avait pas à regretter ce sacrifice, car on pouvait envisager sans crainte l’avenir du vignoble de Champagne. Les vignes françaises ne disparaissaient que lentement, grâce aux traitements culturaux, et la reconstitution pouvait se faire méthodiquement sans que la récolte soit jamais supprimée pour les vignerons et pour les négociants. L’organisation de l’A.V.C. reposant >sur des bases techniques, a résisté aux émeutes de 1911. L’union du Commerce et de la Viticulture semble s’être ébauchée après cette période troublée. Mais soudain éclate la tragédie terrible : la guerre. La Champagne, où déjà tant de fois se sont heurtée.s des armées, voit à nouveau des combats au pied même de ses coteaux. Pendant quatre ans l’œuvre de mort se poursuit. En 1919, dans les trois arrondissements de REIMS, d’EPERNAY, de CHALONS, voici les chiffres effrayants que je retrouve en mon rapport, écrit au moment où M. le Ministre de l’Agriculture NOULLENS m’envoyait au service de ce beau vignoble dévasté : 4.284 Le vignoble champenois était diminué de 40 % et, dans un délai très court, seules pouvaient compter les vignes greffées : 2.651 hectares. Dans certaines communes, le désastre terrible faisait douter de l’ave­ nir. VERZENAY, grand cru de la Montagne de Reims, dont les côteaux étaient verdoyants en 1914, voyait ses maisons en grande partie détruites. Sur les 500 hectares de vignes qu’indiquait la statistique de 1913 pour cette commune, il en restait 75 capables de donner une récolte. Rapidement pourtant, l’organisation de 1913, qu’on pouvait croire détruite à jamais, fut reconstituée. Dans certains villages dévastés, la pre- Vignes françaises indemnes ........ Vignes phylloxérées condamnées . Vignes greffées à remettre en état .... 2.651 Vignes mortes en friches 3.009 660 hectares »

— 5 —

. J

-v -

Made with FlippingBook Online newsletter