1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE CLIMAT DU VIGNOBLE DE CHAMPAGNE RUBY a observé lui-même en avion l’action des explosifs sur les tourbillons de grêle. Dans ses conclusions, le Colonel RUBY indique : « En 1936, première année de fonctionnement de ce service, huit orages furent attaqués et jamais la grêle ne dépassa la ligne de tir. « En 1937, quatorze orages furent attaqués et, sauf pour un qui ne fut pas contrebattu à temps, la zone protégée fut épargnée; dans les zones voisines, non défendues, six de ces orages furent accompagnés de fortes chutes de grêle qui dévastèrent les récoltes. « En 1938, dix-huit orages furent attaqués. Les conclusions de cette lutte contre la grêle par la collaboration de la météorologie, de l’aviation et des batteries à terre servies par des volontaires sont, pour cette dernière année les suivantes : « 1° A aucune moment, la grêle n’a franchi la ligne de feu lorsqu’on a tiré sérieusement ; « 2° Par contre, chaque fois qu’une brèche a existé dans la ligne de barrage, la grêle s’y est engouffrée et s’est déversée sur les communes se trouvant plus loin dans son axe de marche; « 3° Les régions situées au nord et au sud de la ligne de défense ont été copieusement grêlées, alors que celles protégées par cette ligne ont été épargnées, ce dont, ajoute l’auteur, « il ne faudrait pas conclure que nous avons rejeté la grêle chez les voisins. Nous avons simplement arrêté et dispersé la grêle sur notre ligne de protection, alors qu’elle tombait en trombe chez les voisins non protégés; « 4° Les observations faites aussi bien à terre qu’en avion indiquent que, lorsque les explosions se produisent à l’intérieur ou à proximité immédiate du tourbillon de grêle (facilement reconnaissable dans le nuage à sa teinte blanc jaunâtre), ce tourbillon sc disloque et s’estompe, mon­ trant ainsi que les grêlons qui allaient être projetés en trombe sur le sol sont dispersés dans les masses de pluies voisines où ils fondent rapidement ou tombent sans grande vitesse. » Le Colonel RUBY comptait apporter des améliorations à sa technique de lutte. La guerre est venue suspendre ses travaux. Mais nous avons appris que, revenu à son poste, il reprenait l’étude de la lutte dans la région Lyonnaise. Nous souhaitons que dans un des aérodromes militaires de la Cham­ pagne un élève du colonel RUBY puisse réorganiser la défense contre la grêle, qui semble donner des résultats si intéressants dans le Beaujolais, en réveillant le souvenir des organisations de tir qui couvraient la Cham­ pagne avant 1914.

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