1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

INTRODUCTION et les difficultés des commerçants. L’A.V.C., par ses assemblées mixtes, a joué un grand rôle dans ce rapprochement des points de vue des uns et des autres. C’est parce que ce système a été appliqué de bonne volonté par les négociants et les vignerons qu’il put être légalisé et imposé par le décret du 28 septembre 1935 qui créa la Commission dite de Ghâlons et dont nos lecteurs liront le fonctionnement dans le chapitre XV de ce livre. La crise économique de 1921-22 frappant la Champagne en plein départ de reconstitution, avait amené l’A.V.C. a devenir l’animatrice de l’organisation à réaliser pour sauver la reconstitution qu’elle venait de mettre en route avec énergie. Dans l’hiver 1921-22, les vignerons ne com­ mandaient plus que 707.900 mètres de sarments porte-greffes, puis 386.100 mètres en 1922-23. Sur l’initiative de l’A.V.C., le premier Comité de propagande des Vins de Champagne fut créé. Il groupait toutes les associations de négociants en vins de Champagne, le Syndicat général des Vignerons, les Syndicats viticoles communaux et même les représentants des industries annexes du Champagne (Machines de cave, bouchons, étiquetage, etc...). Je conserve le souvenir de ces réunions réconfortantes où, sans aliéner rien de leur autonomie ni de leur liberté d’action, les Associations diverses se réunissaient et se répartissaient le travail en cette période critique. Le Président du Sjmdicat du Commerce des Vins de Champagne, M. BER­ TRAND de MUN, présidait, assisté du Président du Syndicat général des Vignerons, M. PHILBERT. Cette première crise économique, si dangereuse au moment où il fallait un effort considérable pour sauver le vignoble, fut franchie. Les achats • de porte-greffes atteignaient 1.027.100 mètres en hiver 1923-24, puis 1.337.000 mètres en 1924-25. Et c’est alors que des attaques violentes de Cochylis, dont la menace pesait sur le vignoble depuis quelques années, vinrent réduire considéra­ blement la récolte, la supprimant même complètement pour certains vigne­ rons. Il fallut aviser à ce nouveau danger qui pouvait supprimer les res­ sources nécessaires à la reconstitution. La Champagne va donner un bel exemple de discipline et de solidarité. Pour la première fois, la Cochylis et l’Eudémis sont attaqués en traitements généralisés sur des milliers d’hectares. Il n’a pas été fondé d’organismes nouveaux; 1er» Syndicats Viticoles communaux groupés autour de l’A.V.C. ont suffi pour assurer le succès de cette défense nouvelle dont nos lecteurs trouveront le compte rendu au chapitre XIII, traitant des maladies de la vigne. Ils pourront y remarquer l’effort financier important consenti par le commerce pour entraîner, sans aucune obligation, les vignerons dans la lutte généralisée sur les territoires particulièrement exposés aux attaques des deux parasites. En 1928, ma mission terminée, avant de reprendre mes fonctions d’inspecteur général au Ministère, j’exposais les chiffres suivants dont l’éloquence est remarquable. Ils résument .l’œuvre accomplie sur le terrain — 7 —

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