1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
INTRODUCTION au Chapitre XV. L’A.V.C. y était incorporée comme organisme technique, son rôle était renforcé à tel point qu’une station de recherches viticoles et œnologiques pouvait être créé. Nous pouvions resserrer les rapports entre le Comité National des Appellations d’Origine et l’A.V.C. en faisant confier la direction de celle-ci au représentant du Comité. Puis ce fut la libération. Au moment où se réveillaient bien des ran cœurs accumulées pendant l’occupation, où la France cherchait sa voie en matière d’organisation politique et sociale, on pouvait se demander ce qu’allait devenir cette union nécessaire à laquelle on avait travaillé depuis si longtemps. L’A.V.C. reprit sa vie technique et, répondant à l’appel de l’évolution sociale que provoquait la réorganisation du pays, elle accepta la demande du Syndicat général des Vignerons désirant participer à son administration et à son activité qui, jusque-là, était restée à la charge du Commerce. C’est maintenant une Association mixte. Les Vignerons et les négociants -se penchent ensemble sur les grands problèmes techniques qui continuent à se poser dans ce vignoble où la technique doit jouer un rôle prépondérant si l’on veut conserver dans toute leur splendeur les carac tères du Vin de Champagne. J’ajoute que cette association technique de vignerons et de négociants doit, d’autre part, servir de base solide à leur union -sur le terrain social et économique. Le 10 mai 1947, l’A.V.C. a repris, pour la première fois, depuis 1939, la tradition des journées viticoles dont nous avons cité les effets bienfai sants pour amener vignerons et négociants à se connaître et à bien com prendre les difficultés qu’ils ont à vaincre. Le « Vigneron Champenois » de mai 1947 rend compte de cette première réunion dans la Champagne libérée. Les discours prononcés à la fin du déjeuner par M. BUDIN, Ingé nieur agronome, Président de l’A.V.C., par M. René CHAYOUX, Président de l’Union des Syndicats du Commerce des Vins de Champagne, par M. Henri MACQUART, Ingénieur agricole, Président du Syndicat général des Vignerons, font le point de la situation morale et économique de la Champagne à l’heure où la France et le monde entier s’efforcent de reprendre une vie active dans la Paix. Il m’est apparu que leur reproduc tion s’imposait en cette préface. DISCOURS DE M. LOUIS BUDIN, Président de VAssociation viticole champenoise. « Ce n’est pas sans une certaine émotion que je prends la parole à l’issue de ce banquet, qui renoue une vieille tradition abandonnée depuis les jours sombres de la guerre. Bien que libérés depuis près de 3 ans, nous avons toujours hésité à reprendre ce déjeuner, espérant que le ravitaille ment serait plus facile l’année suivante. Cette année nous avons osé, bien que les denrées fussent à tout le moins aussi rares. « L’évocation des déjeuners de l’A.V.C. d’autrefois appelle en moi et en vous bien des souvenirs. Depuis, des événements nombreux et tragiques
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