1855 Traité des liqueurs, et de la distillation des alcools ou, Le liquoriste et le distillateur modernes

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TRAITÉ portait au11t1i le nom de zitu , el la douce était nom– mée cerviria dont a fait le vieux mot français cerooise. Julien l'Apostat n'aimait pas la bière et particulièrement celle des environs de Paris : il nous reste une épi– gramme grecque de cet empereur où , apostrophant la bière, il dit à peu i•rès : «Qui es-tu! Non, tu n'es point le vrai Bacchus : le fils de Jupiter a l'haleine douce comme le nectar , et la tienne est comme celle d'un bouc.» Le cidre est une boisson qui fut d'abord imaginée en Afrique et dont les Biscayens, qui comm~rçaient dans cette J:artie du monde, apportèrent la connais– sance dans leur patrie. Ensuite les Normands ayant com1uis la Neustrie et fai&ant commerce avec les Bis– cayens, ils apprirent d'eux la manière cle faire le cidre. Il paraît c1ue fo poiré est originaire de la Normandie. Fortunat , dans la Vie de sainte Radegonde, reine de France qui, étant veuve, menait une vie très-pénitente, dit que cette princesse ne buvait que de l'eau et du poiré, qui était alors la boisson des pauvres. Enfin , nous terminerons cette notice historique en parlant du prunelel, boisson composée d'eau et de prunes des haies fermentées, à laquelle, après une di– sette , fut réduit le peuple de Paris en i ao. Nous avons cru devoir faire précéder l'historique des tiqueurs par ceux que nous venons de décrire, comme exposés indispensables de ce dernier, ce qui expliquera suffisamment pourquoi notre deuxième volume ne con– tient aucun document historique.

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