1855 Traité des liqueurs, et de la distillation des alcools ou, Le liquoriste et le distillateur modernes

TRAITÉ

généralemen l vicieux, et les vaisseaux qu'ils employaient ne méritent pas le nom d'appareils. Les premiers navigateura des îles de l'Archipel re~plissaient des marmites d'eau salée et en recevaient la Yapenr, parfaitement pure et douce, dans de la laine ou dans des éponges placées au-dessus. Dioscoride, médecin célèbre d'Anazarbe, en Cilicie , el contemporain de Ti hère, indiqua le premier les appa– reils propres à la distillation sous le nom d'ambic; plus tard, au moyen âge, pendant la période florissante des alchimistes et des médecins arabes, on ajouta à ce mot la particule al, cl on forma ainsi celui de alambic. Les Arahes a'·aient en effet une connaissance exacte de la distillation , el tout porte à croire que cet art a dû prendre naissance chet eux. De tout temps ils se sont occupés d'extraire l'erome des plantes et des fleurs, et ont porté successivement leurs procédés en Italie, en Espagnf, c~ dans le midi de la France. A"icennc, chimiste-médecin et philosophe arabe, né aux environs de Bokhara , vers l'an 980 de l'ère chré– tienne, l'un des hommes les plus extraordinaires qu'ait produits l'Orient, compare, dans ses écrils, le rhume de ceneau à une distillation. « L'estomac, dit-il, est la cu– » curbite, la tête est le chapiteau, et le nez est le refrigé– » rant par lequel s'écoule goutte à goutte le produit de » la distillation. 11 Rhazès, fameux médf:cin de Carthage, el Albucasis, médecin arabe, ont décrildes procédés particuliers pour extraire le principe aromatique des fleurs. ll paraît qu'à celte époque on recevait généralement les vapeurs dans des chapiteaux que 1'on rafraîchissait avec des linges

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