1855 Traité des liqueurs, et de la distillation des alcools ou, Le liquoriste et le distillateur modernes

DES LIQUEURS. 93 chemin, car l'expérience prouve que si on les bouche a-vec du liége, elles prennent en peu de temps un goût de moisi. On peut, cependant, conserver un an et même plus de l'eau de fleurs d'oranger dans une bouteille for– tement bouchée, sans qu'efü~ contracte aucune qualité dét!agréable; mais sitôt qu'on l'entame, il faut rejeter le liége et ne plus se servir que du papier. Généralement, après la distillation, les eaux aromati– ques n'ont pas une odeur bien suave, elles ont toutes un goût empyreumatique qui disparaît avec le temps. On peut leur faire perdre de suite ce goût en les expo– sant dans un bain de glace; cependant, si le froid donne de la qualité aux eaux aromatiques, il eirt utile d'empê– cher qu'elles ne gèlent pendant l'hiver. Les eaux, en dé– gelant, restent quelques jours troubles; mais elles finis– sent par s'éclaircir en laissant précipiter un sédiment assez considérable, qui a encore une partie de l'odeur de la plante dont on s'est servi pour la confection de l'eau. Si, dans cet état, on sépare l'eau du précipité, on ne lui trouve plus qu'une faible odeur du végétal, agréa– ble à l~ vérité, mais de peu de durée. Presque toutes les eaux aromatiques distillées, au bout de quelques jours, présentent des flocons mucilagineux, qui restent en suspension ou se précipitent; il est donc nécessaire de les filtrer souvent. Puis il arrive aussi que les e.aux se gâtent au bout d'un an, parce qu'on les tire à trop grand feu et en trop grande quantité, ce qui fait monter dans le récipient une partie des mucilages de la plante. Cet inconvénient n'arrive pas quand on distille nec soin. Lorsque les eaux aromatiques distillées de– viennent troubles par suite de cet accident, on peut les

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