1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

94 TRAITÉ DE LA FABRICATION tame, il faut rejeter le liége et ne plus se servir que de papier. Généralement, après la distillation, les eaux aroma- tiques n'ont pas une odeur bien suave, elles ont toutes un goût empyreumatique qui disparaît avec le temps. On peut leur faire perdre tout de suite ce goût en les exposant dans un bain de glace; cependant, si le froid donne de la qualité aux eaux aromatiques, il est utile d'empêcher qu'elles ne gèlent pendant l'hiver. Les eaux, en dégelant, restent quelques jours troubles; mais elles finissent par s'éclaircir en laissant précipi- ter un sédiment assez considérable, qui a encore une partie de l'odeur de la plante dont on s'est servi pour la confection de l'eau. Si, dans cet état, on sépare l'eau du précipité, on ne lui trouve plus qu'une faible odeur du végétal, agréable à la vérité, mais de peu de durée. Presque toutes les eaux aromatiques distillées, au bout de quelques jours, présentent des flocons muci- lagineux, qui restent en suspension ou se précipitent; il est donc nécessaire de les filtrer souvent. Puis il arrive aussi que les eaux se gâtent au bout d'un an, parce qu'on les tire à trop grand feu et en trop grande quantité, ce qui fait monter dans le récipient une par- tie des mucilages de la plante. Cet inconvénient n'ar- rive pas quand on distille avec soin. Lorsque les eaux aromatiques distillées deviennent troubles par suite de cet accident, on peut les éclaircir en y jetant huit ou dix gouttes de vinaigre pour chaque litre d'eau et filtrant ensuite. On rétablit assez convenablement la limpidité des eaux aromatiques distillées devenues troubles par

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