1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

DES LIQUEURS. 95 suite de la décomposition occasionnée par les causes signalées plus haut, en ajoutant a chaque litre d'eau avariée 2 grammes de borax et autant d'alun de Rome. 11 résulte de la réunion de ces deux sels un précipité floconneux qui clarifie et décolore un peu ces eaux; mais ce procédé ne peut être appliqué que dans la parfu- merie, parce que cette addition, toute minime qu'elle soit, laisse cependant quelque chose d'étranger qui peut modifier le caractère de ces eaux aromatiques. Il est certaines eaux, et particulièrement celle de fleurs d'oranger, qui deviennent très-acides par leur décom- position; dans ce cas, le moyen que nous venons d'in- diquer serait insuffisant : il conviendrait alors d'em- ployer la magnésie, environ 2 grammes par litre, suivant le degré d'acidité. On préviendrait ce genre d'altération en ajoutant d'avance un peu de cette base, mais il faudrait alors en employer [J grammes, la ma- gnésie étant presque insoluble dans l'eau non aci- dulée. , Un moyen de parer à tous les inconvénients attachés a l'emploi et à la conservation des eaux aromatiques distillées est celui que nous allons indiquer. Après avoir distillé une eau aromatique quelconque avec tous les soins qu'exige cette opération, on la reverse luimédiatement dans la cucurbite, après avoir nettoyé celle-ci, et on procède à une nouvelle distillation qui doit s'opérer très-lentement. Lorsque l'eau qui distille devient trop faible, on arrête l'opération et on con- serve seulement le premier produit dans des flacons bien bouchés. Les eaux de fleurs d'oranger, d'hysope, de mélisse, de menthe, ainsi préparées, restent en bon état pendant quatre à cinq années.

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