1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

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TRAITÉ DE LA FABRICATION

les anciens n'avaient

Néanmoins,

à cet égard que

des idées très-imparfaites :

ils connaissaient,

sans con-

tredit, l'art d'élever l'eau en vapeur, d'extraire le principe odorant des plantes et des fleurs; mais leurs procédés étaient généralement vicieux, et les vais- seaux qu'ils employaient ne méritent pas le nom d appareils. Les premiers navigateurs des îles de l'Archipel remplissaient des marmites d'eau salée et en rece- vaient la vapeur, parfaitement pure et douce, dans de la laine ou dans des éponges placées au-dessus. Dioscoride, médecin célèbre d'Anazarbe, en Cilicie et contemporain de Tibère, indiqua le premier les appareils propres à la distillation sous le nom d'ambic; plus tard, au moyen âge, pendant la période floris- sante des alchimistes et des médecins arabes, on ajouta a ce mot la particule al, et on forma ainsi celui de alambic. Les Arabes avaient en effet une connaissance exacte de la distillation, et tout porte à croire que cet art a dû prendre naissance chez eux. De tout temps ils se sont occupés d'extraire l'arome des plantes et des Italie, en Espagne et dans le midi de la France. Avicenne, chimiste-médecin et philosophe arabe, né aux environs de Bokhara, vers l'an 980 de l'ère chrétienne, l'un des hommes les plus extraordinaires qu ait produits l'Orient, compare, dans ses écrits, le rhume de cerveau à une distillation. « L'estomac, dit- il, est la cucurbite, la tête est le chapiteau, et le nez b est le réfrigérant par lequel s'écoule goutte à goutte > le produit de la distillation.. heurs, et ont porté successivement leurs procédés en

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