1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools

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DES LIQUEURS.

de bouc) qui souvent communiquaient

(communément

à la liqueur un goût désagréable.

dans

Charlemagne,

ses Capitulaires, recommande aux régisseurs de ses domaines de conserver son vin dans de bons barils, bonos barrillos, cerclés de fer. Nous ne nous dispenserons pas, dans ce chapitre, de traiter des premières boissons dont usèrent nos pères, avant que les Romains leur eussent apporté la

vigne. Nous voulons parler de l'hydromel. Les Gaules, couvertes de forêts, abondaient

en es-

une prodigieuse

saims d'abeilles,

qui fournissaient

quantité de miel sauvage, laient, et dont ils composaient

que nos ancêtres recueil- une liqueur forte et

enivrante,

par le moyen de la fermentation dans l'eau.

dès

Telle fut longtemps leur boisson,

qui s'appelait

lors hydromel.

Vers le xve siècle, temps où les abeilles

domestiques avaient pris la place des sauvages, et où l'abondance du vin avait fait oublier l'usage de cette liqueur, on inventa un hydromel vineux, peut-être même ne fit-on que rehouveler cette boisson, qu'il est impossible que les Gaulois n'aient pas fabriquée. Un ouvrage du xve siècle nous apprendra la manière de le faire et de le conserver comme du vin. Les moines de l'abbaye de Cluny se régalaient à certains jours avec de l'hydromel aromatisé, où il entrait de la bétoine et d'autres herbes, et ils appe- laient cette liqueur potus dulcissimus. Le marc d'hy- dromel trempé d'eau était distribué aux valets de l'abbaye et aux paysans. La bière était une boisson de nos pères. Pline nous atteste qu'ils en buvaient de son temps. Nous trouvons dans Diodore de Sicile que les Égyptiens avaient deux

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