1876 Traité de la Fabrication des liqueurs et de la distillation des alcools
3o TRAITE DE LA. FABRICATION » Car les médicaments plus SIMPLESsont les meil- D leurs, et le grand nombre ou emoneelement de re- » mèdes en vn corps ne fait iamais bon ny louable » effet, et nature s'exerce plus gaillardement à la » réception de peu, qu'a l'importunite de plusieurs » qui luy donnent trop de surcharge et empesche- D ment. » L'eau-de-vie, employée au commencement du XIIIe siècle comme médicament, passa insensiblement sur les tables et devint bientôt la boisson la- plus fa- vorite du peuple. Alors les Italiens, plus que les autres nations, s'efforcèrent de la rendre agréable. Ils trou- vèrent le moyen de lui donner une plus grande valeur pour l'usage des classes aisées. Ils distinguèrent ces nouvelles boissons sous le nom de liquori et ils les ré- pandirent chez les nations étrangères. Les Français furent les premiers qui en prirent l'usage, surtout en 1532, époque du mariage de Henri II, alors duc d'Or. léans, avec Catherine de Médicis. Cet événement attira en France une multitude d'Italiens, qui introduisirent dans ce pays les mets délicats usités dans leur patrie, et qui enseignèrent la manière de les préparer. Ils fu- rent les premiers qui fabriquèrent et vendirent dans Paris des liqueurs fines. La première qu'ils firent con- naître fut le rossoli, dont la rose était le parfum do- minant; on ne peut précisément dire quelle est l'éty- mologie du mot rosso li, qui devint bientôt général pour signifier tous les ratafias : peut-être ce mot est- il dérivé de la plante ros solis qui entrait, avec plu- sieurs autres, dans la composition de cette liqueur. Le rossoli, nommé populo, était fort estimé sous les règnes de Henri III et Henri IV; les ratafias de cerises et d'œil-
Made with FlippingBook - Online magazine maker