1886 Memoire sur le Vin de Champagne by M Louis-Perrier

Envoyée le 27 février à l'abbé Bignori, celui-ci faisait chorus, dans une assez méchanteparodie sur l'air Que je chéris, mon cher voisin, l'honneur de te connottre. (t) Se peut-il que vous n'aimiez pas La sève délectable, L'âme et l'amour de nos repas, Aussi saine qu'aimable ?

Votre palais usé, perclus, Par liqueur inflammable. Préfère de mousseux verjus Au nectar véritable. Horace a si souvent chanté Son parfum balsamique; Si vous rejetez sa bonté, Je vous tiens pour hérétique. Sentez le prix de ce vin vieux, Qu'un vrai gourmet révère, Il pétille dans vos beaux yeux Bien mieux que dans mon verre.

On peut résumer l'opinion que bien des gens se faisaient de la grande mousse des' vins, par cette simple question faite à un correspondant, le che- valier de Breda (2): « Est-ce du bon, ou du saute- bouchon » Trois ans après cette boutade et dans un journal fort intéressant des Etats de Vitry, en 1744, Bertin s'exprimait ainsi sur le vin (t) Manuscrit de la bibliothèque de Chalons, p. 527, M. Bignon était alors âgé de soixante-dix-neuf ans. (2) Lettre du 16 septembre 1747.

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