1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
Pendant que s’organisait la lutte contre le phylloxéra par le Sulfure de Carbone, et malgré la confiance parfois tî*op grande de certains Cham penois en la possibilité de conserver indéfiniment le vignoble sans recourir à la greffe, la reconstitution par greffage sur porte-greffes résistants était mise résolument à l’étude. Sous l’impulsion de l’Association Viticole Champenoise qui coordon nait ses efforts avec la Direction des Services Agricoles de la Marne repré sentant le Service National du Phylloxéra, les Syndicats Viticoles antiphyl- loxériques, prévoyant la disparition des’ vignes françaises franches de pieds, s’efforçaient de mener de front la défense des vieilles vignes et la reconstitution par les plants greffés. L’A.V.C. organisait à Ay un établis sement de greffage important. A EPERNAY, la Maison MOËT & CHANDON fondait un établissement de recherches viticoles sous l’impulsion de son chef, M. Raoul CHANDON, De BRIAILLES, Vice-Président de la Société Nationale des Viticulteurs de France et d’Ampelographie, qui prit comme collaborateur un chef de tra vaux de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Montpellier, M. MAZADE. Une première difficulté sc présentait à cette époque. La circulation des sarments de vignes, des racinés, était interdite dans le vignoble cham penois. Le Conseil général de la Marne installa sous la surveillance du Service du Phylloxéra, avec des plants soigneusement désinfectés, des pépi nières départementales de pieds mères à Châlons-sur-Marne. Une petite pépinière annexe était créée à EPERNAY. Ces pieds mères étaient indemnes de phylloxéra. En 1905-1906, la direction départementale des Services agricoles de la Marne pouvait distribuer dans 40 communes viticoles 24.333 mètres de sarments greffables et 9.293 racinés provenant de ces pépinières départementales et elle pouvait utiliser en outre dans les concours de greffage 15.000 mètres greffables de même provenance. C’était peu, semble-t-il. Mais c’était déjà quelque chose si l’on songe qu’à cette époque il n’y avait encore que 2 à 3.000 hectares de vignes phylloxérées dans le département et que les vignes détruites étaient encore rares. La répartition des porte-greffes ainsi distribués était la suivante. Elle
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