1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE itinérants; ies commissions qui faisaient subir ces concours parcouraient Jes villages viticoles où les syndicats les appelaient; elles examinaient le travail de greffage proprement dit, la mise en stratification, visitaient les pépinières; puis, en fin de campagne, assistaient à l’arrachage des racinés greffés procédant au calcul de pourcentage des plants de premier choix obtenus. Des prix étaient alors décernés. Au moment où dut s’organiser la reconstitution intensive qui suivit la guerre de 1914-1918, nous avons pu coordonner les deux sortes de concours. Ceux de J’A.V.C. devinrent des concours au second degré où étaient admis seulement les lauréats des concours de greffage du dépar­ tement pour former des moniteurs de greffage susceptibles de faire de l’enseignement pratique. Ceci explique comment on a pu arriver rapide­ ment à former des praticiens du greffage en assez grand nombre qui firent école autour d’eux. Un certain nombre d’instituteurs prêtèrent intelligem­ ment leur concours pour appuj'er l’enseignement pratique des moniteurs et donner des notions fort utiles sur l’adaptation des porte-greffes et les soins à donner aux pépinières. Tous les détails ont été méticuleusement mis au point dans ces cours. La greffe pratiquée est la greffe en fente anglaise sur bouture. En raison du climat et de la disposition des sols de Champagne souvent peu profonds, les greffes boutures n’ont qu’une longueur totale de 0 m. 20 environ, porte- greffe et greffon compris. On habitue les élèves à préparer soigneusement porte-greffes et gref­ fons. Les porte-greffes doivent avoir une longueur uniforme de 15 à 18 cen­ timètres, ce qui permet d’obtenir en moyenne 5 greffes au mètre de sar- niîenl. Au-dessous de l’œil de base on laisse un talon de un demi à un centimètre au maximum. Si les porte-greffes sont coupés avec un bon séca­ teur, les vrilles, les bourgeons sont enlevés avec une vieille serpette ou un vieux greffoir. Les plaies doivent être ainsi réduites au minimum pour éviter les nécroses nuisibles aux jeunes plants. Les greffons ne comportent qu’un œil; on doit s’assurer qu’il est sain. Au moment où on coupe les greffons dans un sarment, on a soin d’éliminer les yeux de l’extrémité du sarment souvent mal aoûtés et ceux de la base qui ont une certaine ten­ dance, dans les cépages comme le Pinot, à l’infertilité. L’onglet laissé au-dessus du bourgeon doit être assez court, un centimètre au maximum pour éviter les accrochages pendant les manipulations. La coupe ne doit pas non plus être trop près du bourgeon, ce qui peut compromettre le déve­ loppement de celui-ci. Enfin le bon greffeur sait donner son coup de séca­ teur de façon à avoir une section légèrement oblique dans un sens opposé au bourgeon. Le greffeur doit toujours avoir devant lui un assez grand nombre de greffons de différents calibres pour pouvoir faire sans trop de difficulté ses assemblages entre porte-greffes et greffons. En Champagne, on préfère généralement les biseaux assez courts. On recommande de commencer la coupe du biseau plutôt sur le côté méplat

— 114 —

Made with FlippingBook Online newsletter