1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE blées pour qu’elles ne se détorment pas sous l’influence des variations d’humidité qu’elles doivent supporter. Elles doivent avoir environ 30 centi­ mètres de profondeur, car c’est la longueur des greffes qui détermine cette profondeur comme nous allons le voir. Leur largeur est généralement de 50 centimètres. La longueur varie suivant les dimensions de la chambre chaude et le personnel dont on dispose pour les manipulations. Dans les exploitations de grands vignobles, on adopte couramment une longueur de un mètre. Dans les chambres chaudes syndicales, où chacun manipule et transporte sa caisse, on préfère généralement une longueur de soixante- dix centimètres pour diminuer le poids et l'encombrement. Une telle caisse correspond à environ un millier de greffes pour un porte-greffes comme le Riparia Rupestris 3309. L’important, c’est que toutes les caisses d’une même chambre chaude soient de même dimension. Dans une note écrite par M. Gustave PHILIPPONNAT, praticien expé­ rimenté dans tout ce qui concerne la reconstitution du vignoble champe­ nois, nous trouvons les détails pratiques suivants qui ont leur importance : « Trois côtés de la caisse sont fixes. Le quatrième, l’un des petits côtés, est mobile et peut coulisser entre deux tasseaux fixés aux deux extré­ mités des grands côtés. Cette planche mobile est avantageusement coupée en deux pour permettre d’examiner l’état d’avancement de la soudure. L’écartement des grands côtés est maintenu soit par un simple fil de fer, soit par une tringle de fer plat, pliée à ses extrémités, soit mieux, par une traverse de bois fixée à queue. « Enfin, le fond et la partie inférieure des côtés sont percés de trous d’environ 2 centimètres de diamètre tous les 25 centimètres environ, par lesquels l’eau des bains pourra pénétrer. « On fera bien, avant le remplissage, de mouiller les caisses par un trempage. » La matière dans laquelle sont stratifiées les greffes-boutures a été fort étudiée dès 1900 par l’établissement de Viticulture de la maison MOËT & CHANDON. Dans un article que publia en 1909 la Revue de Viticulture , M. Raoul CHANDON rend compte en ces termes des essais effectués : « Au cours de l’année 1900 nous avons essayé toute une série de substances susceptibles de pouvoir entrer dans la composition des caisses. Nous avons employé comparativement sciure-charbon, mousse-charbon, charbon seul, sciure pure, terre de bruyère, mousse pure, sable siliceux à gros grains. L’énumération des substances qui précède est inscrite par ordre de valeur décroissante, d’après les résultats que nous en avons obte­ nus. On voit donc que les deux compositions qui arrivent en première ligne dans nos expériences sont la sciure-charbon et la mousse-charbon et que la sciure-charbon présente peut-être une très légère supériorité sur la mousse-charbon comme mélange de revêtement. En outre, la sciure a sur la mousse l’avantage d’être en état de servir pour cet usage sans recevoir une préparation spéciale, tandis que la mousse employée en cou­ verture doit être hachée au préalable.

— 118 —

Made with FlippingBook Online newsletter