1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA RECONSTITUTION DES VIGNOBLES PAR LES VIGNES GREFFÉES € Au printemps de 1901, de nouveaux essais comparatifs de revête­ ment ont été accomplis sur plusieurs centaines de caisses avec la sciure- charbon et la mousse hachée-charbon. La sciure nous a donné toute satis­ faction. Les bourgeons ont offert un développement progressif d’une admi­ rable régularité et les soins aidant, toute manifestation sérieuse de pourri­ ture a été écartée à partir de cette époque. Nous avons donc employé sans aucune modification, à dater de l’année 1900, la mousse-charbon pour garnir le fond et les côtés de la caisse et la sciure-charbon comme substance de revêtement. « La mousse doit être récoltée par un temps sec. On choisit de préfé­ rence celle qui se compose de brins allongés. Cette mousse est placée en lieu sec et aéré, par couches de faible épaisseur, afin que la dessiccation puisse se produire et que les moisissures n’abondent pas dans sa masse lorsque vient le temps de l’employer. La sciure de bois blanc prise dans une scierie doit être tamisée afin d’éliminer tous les fragments de bois contenus dans sa masse. « Au moment où la mise en caisse va commencer et au fur et à mesure des besoins, la mousse conservée comme il a été dit, est plongée dans l’eau. Dès qu’elle est bien imbibée, elle est placée sur une claie où elle s’égoutte. Bientôt après, on place sur le sol d’un local disposé à cet effet une couche de mousse prise sur la claie. On saupoudre fortement cette première couche de mousse avec du charbon de bois grossièrement pulvé­ risé. Les plus gros fragments de charbon de bois doivent avoir un volume inférieur à un centimètre cube. On dispose au-dessus de la première couche de mousse dont nous venons de parler une série alternative de couches de mousse et de charbon de bois, en maintenant sensiblement la propor­ tion d’un tiers charbon et deux tiers mousse. On brasse fortement le tout de façon à rendre celte composition homogène. Le charbon de bois absorbe l’eau en excès retenue par la mousse; il arrive même parfois, lorsque la mousse est restée pendant quelques heures sur la claie, que le mélange est trop sec. On y remédie en l’arrosant jusqu’à saturation. « Le mélange sciure-charbon est préparé de la même manière et contient également deux tiers de sciure pour un tiers de charbon. » Dans la note précédemment citée, M. Gustave PHILIPPONNAT, écrit sur le même sujet : « Le poussier de charbon peut avoir l’avantage de diminuer le déve­ loppement des germes de pourriture et des fermentations, mais il a le gros inconvénient de se prendre en masse et de devenir ainsi presque imper­ méable. € La mousse est coûteuse de ramassage et de nettoyage. Il est bon de la passer au four pour la stériliser et détruire les œufs de fourmis qu’elle contient. On devra la couper, assez finement. « La sciure la meilleure est celle du peuplier. On préférera la grosse sciure provenant du débitage des arbres, à la sciure trop fine des scies à ruban. Les sciures de sapin et de chêne ne peuvent être employées, la pre-

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