1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LA RECONSTITUTION DES VIGNOBLES PAR LES VIGNES GREFFÉES
n° 1. Ils ont montré une haute résistance à la chlorose; et on peut les considérer eux aussi comme des porte-greffes de qualité. Grâce à cela, le Berlandiéri joue un grand rôle dans ses hybrides et ceux-ci sont très employés en Champagne. Nous étudierons ici les porte-greffes qui ont fait leurs preuves en cette région.
LE CHASSELAS BERLANDIERI 41 B DE MILLARDET ET GRASSET
Le Chasselas Berlandiéri 41 B est apparu en viticulture il y a déjà une cinquantaine d’années. C’était l’époque où les hybrides franco-américains causaient encore quelques frayeurs. Leur sang français faisait émettre des doutes sur leur résistance phylloxérique, doutes que semblait confirmer l’examen des racines, tout au moins avec l’interprétation qui s’ajoutait à cet examen de la part de l’Ecole de Montpellier. Puis deux Ecoles avaient tendance à se créer, celle des hybrides de Berlandiéri et celle des hybrides de Rupestris. Deux grands noms d’hybri- deurs les dominaient : MILLARDET pour les hybrides de Berlandiéri et Georges COUDERC pour les hybrides de Rupestris. La viticulture mondiale leur doit à tous deux de splendides porte-greffes, d’une valeur pratique incontestable. Dans le groupe des franco-américains, bien peu de porte-greffes ont résisté à l’épreuve des praticiens. Deux d’entre eux sont restés longtemps en présence : le Mourvêdre-Rupestris 1202 de Couderc et le Chasselas-Ber- landiéri 41 B de Millardet. Les Charentes avec leurs terrains crayeux, devaient être leur premier champ d’expériences. Le Couderc 1202, avec sa reprise plus facile dans les pépinières de racinés-greffés, avec sa vigueur plus grande dans les premières années de plantation, avec son besoin moins impérieux de fumure, prit rapidement l’avantage. Il l’a gardé longtemps partout où la reconstitution débutait avec des doses élevées de calcaire. Des Charentes, il passa dans les grands crus de la Côte-d’Or, puis dans ceux de la Basse-Bourgogne. En Champagne, le 1202 eut son heure de succès, et les premières vignes greffées plantées en sols calcaires comptaient une forte proportion de Mourvêdre-Rupestris 1202 comme porte-greffe. Le Millardet 41 B, avec ses caractères de Berlandiéri, avait ses parti sans convaincus; mais il eut peine à gagner la sympathie des majorités viticoles. Les anciens procédés de greffage lui assuraient une proportion de racinés-greffés de premier choix bien plus faible que celle de Couderc 1202. Comme son père le Berlandiéri pur, quoique à un degré beaucoup plus faible que celui-ci, il poussait lentement ses racines dans les premières années de plantation. Là où un vignoble greffé sur 1202 rapportait à la
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