1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA RECONSTITUTION DES VIGNOBLES PAR LES VIGNES GREFFÉES

LES HYBRIDES DE RIPARIA ET DE BERLANDIERI Ces hybrides réunissent la haute résistance au calcaire du Berlandiéri avec les qualités remarquables de fructification et de belle maturité du Riparia. Ils sont maintenant utilisés largement en Champagne où leurs qualités sont de plus en plus appréciées. Le Riparia-Berlandiéri 161-49 a été obtenu par Georges COUDERC dans ses semis de 1888. Il résultait de la fécondations d’un vitis Riparia par un vitis Berlandiéri. C’est le plus résistant au calcaire des porte-greffes de ce groupe. C’est aussi le plus résistant au phylloxéra s’il faut en croire son obtenteur COUDERC. M. VERGE, alors qu’il était chef de travaux à l’Ecole Nationale de Montpellier, a signalé de son côté que si les radicelles du 161-49 portent assez souvent des nodosités sous le climat de Montpellier, jamais il n’a trouvé de tubérosités sur les racines principales, ce qui est considéré depuis longtemps comme un signe de haute résistance phylloxérique. La reprise à la greffe-bouture du 161-49 est généralement satisfaisante en Champagne. Les jeunes plantations sur ce porte-greffe prennent assez rapidement une belle vigueur. Il a une très bonne affinité avec le Pinot noir et le Meunier. Mais cette affinité est encore supérieure avec le Pinot blanc Chardonnay. Quant à sa résistance au calcaire, elle approche de celle du 41 B auquel il pourrait être substitué en Champagne dans tous les sols ayant moins de 35 % de calcaire. Le Berlancliéri-Riparia 420 A de Millardet et de Grasset a été obtenu par ces hybrideurs en fécondant un Vitis Berlandiéri par un vitis Riparia. Ses boutures émettent assez facilement leurs radicelles. Les racines sont nombreuses, charnues. La reprise à la greffe-bouture est évidemment comme pour tous les hybrides de Berlandiéri, plus difficile qu’avec les hybrides de Rupestris, mais elle est aussi très variable avec les opérateurs. En Champagne, grâce à la stratitcation en chambre chaude, le 420 A donne d’assez bonnes reprises en greffes-boutures. Les jeunes plantations, lorsque le 420 A est bien à sa place, donnent de belles pousses. Sa résistance phylloxérique ne peut être mise en doute. Sa résistance à la chlorose a été jadis exagérée, au moins pour les vignobles septentrionaux. La chlorose, en effet est fonction non seulement du calcaire, mais aussi des pluies froides du Printemps, surtout si l’Eté survient brutalement. Cette résistance est certainement moins grande que celle du 161-49. En Champagne, il a été fait quelque bruit autour de certains fléchisse­ ments constatés en 1914 par la Commission technique de l’A.V.C. à VER­ TUS et surtout à MESNIL-SUR-OGER. Ces fléchissements sont restés inexpliqués. Ils ne se sont pas reproduits, et on peut admirer sur ce porte-

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