1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE greffe des plantations superbes. Il s’est répandu dans nos grands crus, surtout semble-t-il, dans la Montagne de REIMS. Il a plus d’affinité d’ail­ leurs pour le Pinot noir que pour le Pinot blanc Chardonnay. Ce que semble redouter le Berlandiéri-Riparia 420 A c’est l’humidité du sous-sol en Hiver et au Printemps. Les plantations de pieds-mères de 420 A approvisionnent généreuse­ ment le marché des sarments pour boutures dans le midi de la France; leurs bois mûrissent bien à l’automne, et on est généralement bien servi lorsqu’on fait appel à 420 A quoique son prix de vente soit relativement peu élevé. A notre avis, le Berlandiéri-Riparia 420 A de Millardet et de Grasset est un très bon porte-greffe en Champagne pour les sols ne dépassant pas 25 % de calcaire, pourvu que ces sols soient assez meubles, bien sains et en bon état de fertilité. Le Berlandiéri-Riparia 34 E (Ecole Nationale d’Agriculture de Mont­ pellier) jouit en Champagne d’une bonne réputation; mais son aire d’adap­ tation est moins étendue que celle du 161-49. Sa résistance au calcaire est un peu plus faible que celle du 420 A. Il exige aussi un peu plus de fertilité dans le sol. D’une bonne reprise au greffage, il communique aux vignes qu’il porte une végétation très belle dès leur jeunesse et une be le fructification. On lui reproche même parfois de provoquer sur le Pinot la production de grappes à grains trop serrés favorisant aussi la pourriture. Mais c’est là, semble-t-il, un défaut de jeunesse qui s’atténue vite avec l’âge des vignes. Le Berlandiéri-Riparia Phénix de Gautier est plus résistant au cal­ caire que le 420 A et le 34 E. Les vignes greffées sur ce porte-greffe sont d’une belle vigueur et se mettent assez rapidement à fruit. La reprise à la greffe-bouture semble très belle au premier abord; mais il a le défaut d’avoir des soudures souvent défectueuses lorsqu’on examine de près. II en résulte une proportion de racinés greffés de premier choix parfois assez faible si on s’aperçoit au triage de cette insuffisance. Sinon on a des morta­ lités dans les jeunes souches vers la 3* ou la 4e année. Ce porte-greffe conserve pourtant des partisans parmi les vignerons champenois qui le connaissent depuis longtemps et surveillent de près ce défaut. La produc­ tion en est si faible en France qu’il ne peut guère s’étendre dans les plan­ tations de la Champagne. Le Berlandiéri-Riparia Téléki 8 BB, 5BB ou Kober et 5 C, qui sont très appréciés en Alsace, ont été expérimentés en Champagne depuis 1928. Ils donnent généralement de bonnes reprises au greffage et les jeunes plantations greffées sur ces hybrides sont vigoureuses. II semble que le 5 BB est plus résistant à la chlorose que les autres Téléki. Mais les Téléki en Champagne en sont encore à la période d’étude. Ils paraissent fort inté­ ressants.

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