1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LA RECONSTITUTION DES VIGNOBLES PAR LES VIGNES GREFFÉES

HYBRIDES DE BERLANDIERI ET DE RUPESTRIS Les hybrides de Berlandiéri Richter sont plutôt destinés générale­ ment pour les sols caillouteux secs du midi de la France, car ce sont des hybrides de Berlandiéri et de Rupestris. On a essayé en Champagne : R 8, R 31, R 57, R 99 et R 110 dans un certain nombre de champs d’expé­ riences. Seul le R 31 a donné vraiment des résultats intéressants et régu­ liers. Le R 31 est un hybride de Berlandiéri Rességuier n° 2 et de Novo Mexicana. Le Novo Mexicana, sélectionné jadis par Munson, est une vigne assez voisine du Riparia et qui semble être un hybride complexe de Vitis Riparia, de Vitis Rupestris et de Vitis Candicans. Ces origines expliquent peut-être pourquoi le R 31 s’est mieux adapté que ses frères de chez Richter au climat de la Champagne. Le R 31 reprend assez bien à la greffe-bouture en général. Il a pour­ tant quelquefois, comme le 420 A parmi les Berlandiéri-Riparia, des insuf­ fisances de reprise. Ce porte-grefle montre généralement une belle vigueur dès les pre­ mières années, et les greffes qu’il porte se mettent assez vite à fruit. Il imprime à ses greffons une belle maturité régulière et précoce. Nous l’avons vu se comporter fort bien à VERZY, dans la Montagne de REIMS, et à VILLEDOMMANGE, greffé en Pinot noir. Il s’agissait là de sols argilo-siliceux contenant 20 à 25 % de calcaire. Il supportait bien une dose de 30 % de calcaire, greffé en Chardonnay à CRAMANT, dans un sol argilo-calcaire. Avec le même greffon, à AVIZE, au MESNIL, il chlorosait sans trop de gravité dans des sols à 30 % de calcaire qui repo­ saient sur un sous-sol de tuf crayeux à 40 à 50 % de calcaire. Mais c’est surtout dans la Vallée de la Marne et greffé en Pinot Meunier à TROISSY, à REUIL, qu’il s’est jusqu’ici montré le plus intéressant, dans des sols argilo-calcaires dosant seulement 20 à 25 % de calcaire. Dans les petits crus à Pinot Meunier, où on a tendance à tailler parfois un peu long, il peut supporter plus facilement ce régime que la plupart des hybrides de Berlandiéri. Mais le R 31 n’a pas en Champagne une résistance au calcaire compa­ rable à celle du 41 B ou du 161-49. Nous pensons qu’il est bien à sa place dans les crus à Pinot Meunier et jusqu’à un maximum de 25 % de cal­ caire. Son aire d’adaptation est ainsi plus limitée que celle des hybrides de Riparia et de Berlandiéri que nous avons étudiés précédemment. HYBRIDES DE RIPARIA ET DE RUPESTRIS Les Riparia-Rupestris ont été très employés en Champagne dès le début de la reconstitution. Sous ce climat septentrional, ils ont allié à la rusticité du Rupestris les belles qualités de fructification et -de maturité précoce du Riparia. Leur résisance au calcaire est évidemment assez faible

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