1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE « 3° II augmente l’éclairement des grappes : effet utile au point de vue qualité; indifférent sur la quantité. « 4° Il réduit la surface foliaire : effet nuisible et pour la qualité, et pour la quantité. « 5° Ces effets sont simultanés : la valeur et le sens de leur résultante doivent être variables. « 6° Ils sont d’autant moins apparents que les cépages rognés sont meilleurs producteurs (Aramon, etc...) et les rameaux plus recourbés. « 7° Quand il augmente la production, il diminue la qualité. Il la diminue aussi en prolongeant l’étal de vie active de la plante. « 8° Il agit sur la croissance et la maturation des rameaux et du feuillage comme sur les grappes. « 9° En conséquence, il augmente généralement la sensibilité, du feuil­ lage restant aux maladies (mildiou, etc.), mais il facilite aussi les moyens de les combattre. « 10° Peut-être hâte-t-il la mise à fruits des bourgeons basilaires? » J’ai mis en italique le cinquième alinéa de M. RAVAZ, car il explique peut-être les contradictions observées entre les différents expérimentateurs et même entre les expériences du même auteur. Sans doute la hauteur à laquelle est exécuté le rognage joue-t-elle un grand rôle dans les résultats qu’on en obtient. C’est l’avis qui est exprimé dans le Bulletin de la Maison Moët et Chandon de 1908, p. 73 : « S’il est difficile de concevoir en Champagne un vignoble non rogné, il serait encore plus difficile de concevoir un vignoble sans feuilles. Tout le monde sait qu’il y a entre les feuilles d’un cep et ses raisins un jeu intime, et que les feuilles travaillent pour les raisins. D’autre part, il y a action réciproque des feuilles sur les racines et des racines sur les feuilles. Si le nombre des feuilles est grand sur un cep, ses racines auront une ten­ dance à s’accroître, et il en résultera une augmentation de vigueur géné­ rale du cep tout entier, et inversement. » Ec plus loin, les auteurs de conclure « qu’un vignoble faible doit être rogné plus long qo’un vignoble vigoureux ». A cause même de ce principe, dans le même Bulletin il est recom­ mandé (p. 311), lorsque les vignes ont souffert d’une gelée de printemps tardive, la majeure partie des pampres étant atteints, « de rogner plus long que de coutume ». Avec les vignes greffées, la question se présente en Champagne sous une autre forme. Les souches n’étant plus enterrées dans le sol, le rognage devrait, semble-t-il, être exécuté à une hauteur plus grande qu’autrefois pour conserver aux souches le même nombre de feuilles. On a tendance à

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