1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

. LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE dessécher en partie les grains, ce qui concentre le sucre sans intervention des feuilles (Sauternes et Anjou). En Champagne, tandis que pour le rognage nous avons obtenu des résultats très nets, nous n’en avons pas jusqu’ici de très probants en ce qui concerne l’effeuillage. En réalité, les résultats, pour contradictoires qu’ils soient, ne donnent pas de différences assez sensibles pour qu’il y ait lieu de condamner ou de recommander l’effeuillage en s’appuyant sur des cas choisis dans un sens ou dans l’autre. Nous parlons bien entendu de l’effeuillage modéré tel qu’on peut le conseiller parfois. L’effeuillage demande beaucoup de main-d’œuvre; il ne semble pas qu’il y ait lieu de le recommander comme pratique culturale régulière, les avantages que le viticulteur est susceptible d’en retirer n’étant pas suffi­ samment établis pour qu’il soit permis de penser qu’il en résultera certai­ nement une augmentation de la production ou de la qualité des vins rému­ nérant la dépense assez élevée qu’il nécessite. Mais d’autre part, si son exécution facilite la lutte contre un parasite de la vigne, il ne semble pas qu’on puisse redouter d’un effeuillage modéré des inconvénients graves. Son action est très discutée pour combattre la pourriture grise. Elle paraît beaucoup plus à conseiller pour favoriser la lutte contre la deuxième génération de Cochylis. L’action d’un rognage haut, pour améliorer la qualité sans nuire à la production, me semble en partie démontrée par l’exposé que nous avons fait du rognage dans le chapitre précédent. Il est donc tout indiqué, lors­ qu’on sera amené à pratiquer l’effeuillage de prévoir cette opération, au moment du rognage et de tenir d’autant plus compte des observations que j’ai cru devoir soumettre sur ce point particulier. On rogne souvent trop bas, même quand on n’effeuille pas. Mais lors­ qu’on doit effeuiller, on ne rognera sans doute jamais trop haut.

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