1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE lignes comme certains pulvérisateurs à traction qui se sont déjà répandus en Champagne. La liaison entre les terriers et les places à magasins collectives ne pour­ rait-elle être assurée par des transporteurs à câble comme ceux que nous avons vu utilisés dans les vignobles du Palatinat pour transporter certaines pierres schisteuses auxquelles les viticulteurs attribuent une influence heu­ reuse sur la végétation de la vigne et sur la qualité de ses produits ? Là encore, la Station de recherches d’EPERNAY a une étude à pour­ suivre en collaboration avec les organisations syndicales et sous les auspices de l’Associatiori Viticole Champenoise. Ainsi pourrait être obtenue peut-être la possibilité d’apporter tous les trois ou quatre ans une quantité de cinquante à cent mètres cubes de magasins constituant ce que nous appellerons une fumure de base, au moins dans les grands et les premiers crus. Quant au fumier, qu’il soit artificiel ou véritable fumier d’éiable, employé directement à hautes doses, surtout sans le correctif des engrais minéraux, il peut être dangereux pour la qualité des grands vins. Il tend à rendre plus difficile la lutte contre les maladies cryptogamiques. Pourtant si on ne peut le faire passer par des composts, il reste à notre avis nécessaire de l’épandre lui-même directement afin de mainte­ nir dans le sol cet humus dont le rôle est si important pour maintenir la vigueur des vignes champenoises, et permettre même l’action des engrais minéraux complémentaires. Pour éviter l’action trop brutale des doses massives de fumier nous avons souvent conseillé de ne pas trop espacer les années où on le distribue et de réduire ainsi les quantités épandues chaque fois. Dans des sols de constitution. moyenne, comme le sont sou­ vent les sols des vignobles champenois, ou même dans des sols un peu compacts, les apports de fumier pourront être espacés de trois, quatre ou cinq ans à des doses représentant au maximum deux fois la quantité d’azote exportée annuellement par la vigne. Une quantité de 20 à 25.000 kilos de fumier à l’hectare suffira. Encore conviendrait-il de lui adjoindre un peu d’engrais phosphaté pour suppri­ mer le plus possible les inconvénients que nous avons signalés. Dans la fabrication du fumier artificiel, telle que l’ont indiquée MM. LAFITE et CAUDRON, il est d’ailleurs apporté du phosphate naturel. Dans les années intermédiaires entre deux fumures au magasin ou au fumier de ferme, des engrais commerciaux seront distribués, de façon à compléter l’apport dû au fumier ou au magasin. L’azote pouvait être apporté jadis à la vigne sous trois formes com­ merciales : l’azote organique, l’azote ammoniacal, l’azote nitrique. Lorsque le fumier et les composts étaient impossibles à employer pour une raison quelconque, on avait la ressource de chercher à utiliser les engrais appor­ tant l’azote sous la forme organique. On pouvait même utiliser avec profit dans les sols calcaires perméables où les matières organiques se décom­ posent rapidement, des engrais azotés à décomposition lente tels que les

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