1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
ou six feuilles épanouies. Ce traitement a pour but de détruire les premiers germes du parasite. Il est indispensable dans les vignobles méridionaux, et on le néglige trop, à notre avis, dans les vignobles septentrionaux. Quoique rOïdium soit rarement précoce dans le Nord, il n’en est pas moins utile de détruire ses germes de bonne heure, et on profitera en même temps de l’action du soufre sur la végétation printanière. On peut faire coïncider ce premier traitement contre l’Oïdium avec le premier traitement contre le Mildiou. Un deuxième soufrage sera bien à sa place au moment de la floraison pour défendre, dès le début, les jeunes grains de raisin contre l’envahisse ment. Il agira en même temps très utilement sur la fécondation. Pour ce deuxième soufrage, pendant la floraison, il vaut mieux utiliser le soufre et renoncer aux polysulfures. Enfin, un troisième soufrage sera bien à sa place quinze jours environ avant la véraison. On évitera de soufrer après cette époque, de peur de com muniquer au vin un goût d’acide sulfhydrique. (On choisira, autant que possible, une journée chaude et sèche sans vent. Au premier traitement, et même au second, dans les vignobles de Champagne, on soufre de préférence en plein soleil pour avoir le maximum d’action. Mais au troisième, si l’été est chaud, il est bon de soufrer le matin avant 10 heures et le soir après 3 heures pour éviter de brûler les feuilles ou les raisins. Certains conseillent de soufrer par la rosée; nous préférons soufrer à sec, le soufre forme ainsi une poussière plus fine qui pénètre partout dans la souche. En présence de rosée ou d’humidité, on se trouverait bien, sans doute d’utiliser les soufres mouillables, dont nous dirons quelques mots plus loin, à propos des traitements mixtes. Les traitements que nous venons d’indiquer sont réguliers et préven tifs, et il est bien évident qu’en cas d’apparition de llOïdium entre deux traitements, on doit faire immédiatement un traitement supplémentaire. Dans l’exécution des traitements, on aura soin, tout en visant spéciale ment les grappes, de traiter aussi les feuilles et les rameaux qui peuvent contaminer les fruits si on n’y détruit pas soigneusement le parasite. Depuis longtemps déjà on se préoccupe, dans un but économique, de faire des traitements mixtes combattant à la fois le Mildiou et l’Oïdium. Un traitement mixte facile à préparer consiste à ajouter du perman ganate de potasse dans la bouillie bordelaise, dans la bouillie bourguignonne ou dans le verdet (150 à 200 grammes par hectolitre de bouillie). Mais nous avons signalé plus haut les inconvénients du permanganate, dont l’action est trop fugace; on n’aura donc recours à ce procédé que dans le cas où un traitement au permanganate, pour arrêter provisoirement une invasion d’Oïdium, coïnciderait avec un sulfatage. Les bouillies soufrées sont préférables; pour les préparer, il faut incor porer du soufre dans une bouillie bourguignonne, bordelaise ou dans un verdet neutre. La difficulté consiste dans la résistance du soufre à se mouil-
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