1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
la latitude d’avancer ou de retarder de quelques jours l’emploi de ces insecticides pour les incorporer à son prochain sulfatage, dont la date d’exécution la plus prochaine lui sera précisée par l’évolution du Mildiou, le temps et la végétation de la vigne. Mais nous n’avons pas manqué d’attirer l’attention des viticulteurs sur la nécessité de ne pas attendre au delà de la date extrême. Etant donné le temps froid que nous avons subi après chacun des deux maxima de vols, nous avions calculé un écart d’une quinzaine de jours entre chaque maximum et son traitement correspondant. Nous avions cherché, en 1927, à assurer la défense avec deux traitements seulement contre chaque génération. Pour la première année d’essai intensif, c’était la limite de l’efTort qu’on pouvait demander à la majorité des viticulteurs. Un certain nombre de propriétaires ont multiplié les traitements pour être plus sûrs de les appliquer au bon moment, et nous ne saurions les en blâmer. Contre la seconde génération, nous avons conseillé : Un premier traitement à la nicotine entre le 20 et le 25 juillet; Un second traitement à la nicotine commencé le 29 juillet et terminé le plus rapidement possible; Un troisième traitement à dater du 8 août avec bouillie nicotinée liquide ou avec nicopoudre. Contre la première génération de Cochylis, nous avons employé dans tous les syndicats, où la lutte a été généralisée, l’arséniate de plomb de Swift (arséniate diplombique en pâte). Nous avons rejeté volontairement la préparation de l’arséniate de soude et de l’acétate de plomb. Epn pratique, alors qu’on redoutait des manipu lations des composés arsenicaux, il ne semblait pas indiqué die faire manipuler par des milliers de vignerons des matières premières solubles, qui offrent évidemment plus de chances d’accidents que les composés inso lubles, et qui, en outre, entraînent deux pesées au lieu d’une. Nous avons toujours conseillé d’ajouter l’arséniate de plomb à une bouillie cuprique parce que, dans la période où il faut l’épandre, les menaces du Mildiou de la grappe sont très grandes. Il nous paraît dangereux de pulvériser les raisins avec un liquide sans action sur les conidies du Mildiou, à un moment où on doit empêcher leur germination. D’ailleurs les traitements à l’arséniate coïncident avec les premiers sulfatages, à une époque de la végétation qui permet d’atteindre les grappes sans manoeuvres trop spéciales. II est certainement aussi indispensable de les toucher pour les défendre du Mildiou que pour les protéger contre les atteintes de la Cochylis. La dose hectolitre de l’arséniate de plomb de Swift était d’un kilo. On peut sans inconvénient l’augmenter. Ceux qui ont tenté des doses plus fortes n’ont provoqué aucune brûlure. Quelques viticulteurs en ont signalé qui ne présentaient aucun caractère de gravité. Ces cas ont été tellement isolés que nous ne les attribuons pas aux arséniates. Beaucoup de cas de
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