1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
r
i
'
LES MALADIES DE VIGNES EN CHAMPAGNE
brûlures ont été observés en 1927 avec les bouillies cupriques lors des premiers sulfatages, sans aucune addition d’insecticides. Aucun accident ne s’est produit et on ne nous a signalé aucune indis position. C’est là un fait important dans une région qui a employé en 1927 plus de 60 tonnes d’arséniate de plomb. La façon dont l’arséniate de plomb a agi sur les chenilles de Cochylis confirme bien les recherches de MIOREAU et VINET (Bulletin mensuel de la Société Industrielle et Agricole d’Angers 1912). Dans leurs essais ’ de 1911, ils ont signalé que les larves de Cochylis ayant survécu à l’action de l’arséniate de plomb étaient en général chétives, petites, jaunâtres, tandis qu’à côté, même dans les parcelles traitées avec d’autres insecticides, les larves qui avaient survécu avaient acquis un développement normal. En 1911, les mêmes auteurs ont recueilli des larves en différentes parcelles de leurs champs d’expériences, les ont enfermées dans des tubes tarés et pesés à la balance de précision le jour même ou le lendemain de la prise. Le poids moyen de 100 larves a varié dans les parcelles traitées à l’arséniate de plomb de 0,228 à 0,248. tandis que dans les parcelles témoins n’ayant reçu aucun traitement, le poids de 100 chenilles était au minimum de 0,521 et s’élevait jusqu’à 0,816. En Champagne, en 1927, l’arséniate n’a pas empêché les chenilles de première génération d’apparaître; et au moment de la floraison, on pouvait constater que les composés arsenicaux n’avaient pas une bonne presse. Puis on se rendit compte que les vers de la grappe prenaient des couleurs étranges, perdaient de leur activité; certains mouraient presque adultes. Les vignerons reprirent confiance et, dans quelques promenades, effectuées avec eux pour examiner l’état des larves, nous pouvions nous rendre compte des modifications de leur état d’esprit. La nicotine employée était de deux provenances, ainsi que nous l’avons indiqué en traitant de l’organisation générale. Mais qu’elle provienne de l’Amérique ou qu’elle soit fournie par l’Office National des Tabacs, elle était sous la même forme chimique, à l’état de solution de sulfate de nico tine à 500 gr. d’alcaloïde par litre (ou 400 gr. par kilo, le litre pesant 1 kg. 250). Nous en avons indiqué l’emploi de telle sorte que la dose hectolitre soit de 133 grammes de nicotine pure (26 centilitres ou 333 grammes). Signalons qu’au mois de mai l’addition de nicotine aux bouillies a produit des brûlures assez nettes sur les jeunes feuilles, mais sans atteindre les grappes. Nous avons conseillé de verser la nicotine dans les bouillies cupriques alcalines ou d’en faire une solution savonneuse. Mais nos préférences étaient certainement pour les bouilies cupriques nicotinées additionnées d’un pro duit mouillant, on avait ainsi l’avantage de se défendre à la fois contre la Cochylis, contre le Mildiou et contre la pourriture grise.
; '
— 281 —
Made with FlippingBook Online newsletter