1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE L’addition de savon retarde la maturité de quelques jours et gêne le maniement de la bouillie dans les appareils. Nous préférons de beaucoup les produits mouillants comme l’Adhésol ou la Caséine. L’action de la nicotine était plus rapide que celui de l’arséniate, les chenilles atteintes mouraient vite. EJn revanche, il semble que son action ne persiste pas longtemps. L’application des bouillies nicotinées a donné lieu à quelques indisposi­ tions fort désagréables qui se sont traduites le plus souvent par des vomisse­ ments lorsque les traitements avaient été effectués par temps très chaud. Et maintenant je résume les résultats constatés à la vendange, nous pouvons affirmer que tous les viticulteurs de la Marne qui ont eu une récolte honorable en 1927 ont défendu leurs vignes contre la Cochylis par l’arséniate ou la nicotine, et le plus souvent ont employé les deux insec­ ticides, l’un contre la première génération, l’autre contre la seconde. C’est là un fait qui ne peut être contesté. Nous avons pu citer des chiffres qui ont leur valeur. En 1927, il y eut une récolte très faible dans le vignoble de Champagne. Précisons que la déclaration de récolte pour la Marne donne un total de 87.350 hectares, soit 13.310.250 kilos de raisins, ce qui donne, pour 7.847 hec­ tares en rapport, une moyenne de 11 hectos ou 1.669 kilos. Maison V.P. à AY. — La récolte moyenne fut de 2.938 kilos de raisin à l’hectare dans les parcelles traitées trois fois à l’arséniate de plomb de Swift contre la première génération et deux fois à la nicotine contre la seconde génération. 'Dans cinq parcelles n’ayant reçu aucun traitement, la récolte moyenne fut seulement de 694 kilos à l’hectare. A CHIGNY-LES-HOSES, les récoltes de 1925 et 1926 ont été à peu près anéanties par la Cochylis. Un propriétaire qui avait traité sa vigne aux sels arsénicaux a pu cependant sauver sa récolte. En 1927, la grande majorité des vignerons ont traité les vignes sur nos indications avec beaucoup d’at­ tention en effectuant deux pulvérisations à l’arséniate de plomb et peux traitements à la nicotine. Certains d’entre eux ont procédé par trempage. Beaucoup ont effeuillé légèrement pour découvrir les grappes au moment de répandre la nicotine. M. SAUNIER, le dévoué Secrétaire du Comité de défense, nous écrivait le 24 octobpa : « A CHIGNY, la récolte a été satisfaisante; pas de grains piqués, pas de Cochylis, peu ou pas de Pourriture grise dans la plupart des cas, et cela est d’autant plus remarquable que le Mildiou et la Cochylis avaient anéanti les récoltes de 1925 et 1926. Voici quelques rendements pris au hasard et qui montreront qu’il n’y a rien d’exagéré dans ce que j’avance ». Suit une liste de propriétaires qui, sur un total de 26 hectares traités, ont récolté une moyenne de 3.789 kilos de raisin par hectare. « A côté de ces rendements très satisfaisants, on en trouve qui voi­ sinent avec ceux des communes les plus en déficit; ceux-là proviennent de vignes dont les traitements ont été insuffisants, de l’aveu même des — 282 —

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