1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

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LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE

L’arséniate de plomb persistant sur les rafles et sur les fleurs, les 3 épandages se superposent avec une certaine continuité, et l’observation des vols de la première génération perd de son importance; le vigneron est toujours certain de saisir les jeunes chenilles des éclosions successives dans les premiers temps de leur existence. Le prix de revient de l’arséniate de plomb est relativement faible par comparaison avec les autres insecti­ cides, et on peut répéter les traitements sans entrer dans des dépenses prohibitives. Nous pensons que si les traitements à l’arséniate de plomb contre la première génération de Cochylis ou d’Eudémis entraient dans les pra­ tiques culturales annuelles régulières, on arriverait à rendre les traitements contre la seconde génération souvent inutiles. Ceux-ci ne deviendraient nécessaires que dans les années de forte invasion et dans les lieuxdits les plus contaminés. Seconde génération. Pour combattre la seconde génération, l’observation des vols s’impo­ sera. Cette observation devra être poursuivie à l’aide de pièges lumineux ou de pièges-appâts. Suivant l’importance et la durée du vol de seconde génération, on exécutera un, deux ou exceptionnellement trois traitements à la nicotine. Les traitements à la nicotine contre les chenilles de seconde génération devront être exécutés spécialement sur les grappes; mais nous conseillons néanmoins de les effectuer avec des bouillies cupriques alcalines addition­ nées de nicotine, afin de combattre toujours simultanément le Mildiou du grain et la Cochylis. Pour faciliter l’exécution des traitements contre la deuxième géné­ ration, nous recommandons de rogner rapidement avec des cisailles pour terminer ce travail à temps. On enlèvera ensuite le plus possible les repousses latérales à la main. Enfin, on pratiquera un léger effeuillage pour dégager les grappes les plus cachées. 'Lorsque les vols des papillons de seconde génération seront peu impor­ tants après des traitements sérieux contre la première génération, on pourra essayer l’emploi des poudres insecticides actives et ne présentant que peu ou pas de danger pour l’homme. Telles étaient les poudres à base de roténones dont l’emploi se développait avant 1939, et qui se retrouveront sans doute dans le commerce lorsque le derris, dont on extrait les roténones, pourra de nouveau être importé. Les nouveaux insecticides à base de D.D.T. pourront être essayés, mais en considérant, au moment où nous écrivons ces lignes, que ce sont jusqu’ici vis-à-vis de la Cochylis des produits en expérimentation et qui n’ont pas encore fait leurs preuves. On devra s’abstenir d’employer l’hexachlorure de benzène (Hexa) à cause de son odeur susceptible de persister jusqu’à la vendange. Signalons que les poudres roténonées à employer contre la Cochylis et l’Eudémis devront doser 0,75 % de roténone.

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