1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
emploi difficile en raison même du peu de profondeur du traitement à exécuter. On a obtenu des résultats avec l'épandage du Crud ammoniaque, qu’a signalé Pierre BONNET dans le « Vigneron Champenois », du 15 mars 1931. En mai, il agit comme insecticide en éloignant les femelles. Après la ponte, et jusque fin juillet il empoisonne les jeunes larves par les composés cyanurés qu’il contient. La difficulté réside dans les différences de com position que l’on constate dans les cruds ammoniac suivant les usines à gaz qui les fournissent. Il faut en mettre 3.000 à 4.000 kilos par hectare. Recommandation importante : n’employer le crud ammoniaque que sur des sols nus où aucune plantation ne sera effectuée avant le printemps suivant, car il nuit à la végétation tant que les cyanures qu’il contient n’ont pas subi de transformation dans le sol. Pour la même raison, il ne faut pas l’épandre à moins d'un mètre des plantations voisines. Un simple binage peut suivre son épandage afin de faciliter sa pénétra tion dans le sol. On a souvent employé aussi comme insectifuge, la naphtaline brute, dont nous avons signalé également l’emploi dans la production de nuages artificiels pour défendre les vignobles contre les gelées de printemps. 400 à 500 kilos répandus à la surface du sol dégagent, pendant la période des vols et de la ponte, des vapeurs odorantes, qui éloignent les femelles. Comme le crud, la naphtaline brute doit être employée sur le sol nu; mais ses effets nocifs sur la végétation sont moins graves et disparaissent plus vite que ceux du crud. Mais la naphtaline éloigne les femelles sans les détruire. Tous ces moyens peuvent être utilisés dans l’année des grands vols de hannetons, en se succédant depuis le hannetonnage au printemps jus qu’en juillet avec les insecticides comme le crud et l'exécution des labours répétés, dont on pourra augmenter progressivement la profondeur. Bien entendu, il est parfois difficile de savoir si les femelles ont pondu là où on veut planter une jeune vigne ou là où on veut installer une pépinière de racines-greffes. Dans les vignobles, où les dégâts causés par les vers blancs sont redoutables, il est bon de pratiquer ces systèmes de défense sur les sols nus qu’on se dispose là planter dans les trois années qui suivent un grand vol, c’est-à-dire en 1949 par exemple, pour les parcelles qui doivent être plantées en 1950, 1951, 1952. Lorsque le sol est planté, le crud ammo niaque, le sulfure de carbone, pour nuire aux vers blancs, ne devraient être employés à des doses trop élevées, qui feraient au moins autant de mal aux jeunes greffes ou aux jeunes souches que les vers blancs. Nous avons expérimenté en Champagne, pendant sept années consécu tives, la lutte par le champignon parasite, appelé Isaria densa. Mais les résultats obtenus, dont nous parlons d’ailleurs dans un chapitre spécial consacré à la lutte par les champignons ou les microbes parasites des insectes, ne nous permettent pas de considérer lTsaria densa comme un procédé de traitement applicable avec résultats pratiques en Champagne.
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