1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
petits que les femelles, ils apparaissent groupés en certains points du cep. Ils sont de couleur jaune. Si on les a ignorés au début, c’est qu’ils subissent une métamorphose spéciale vers le mois d’octobre. En réalité, les carapaces des cochenilles mâles renferment des nymphes. Et de ces nymphes sortent des mâles ailés, ayant l’aspect de moucherons. On a pris ces moucherons parfois pour des parasites des Cochenilles. Les mâles ne mangent pas. Tout à leur rôle amoureux, ils s’accouplent aussitôt après avoir pris leur vol et meurent avant les froids de l’hiver. Les femelles, de leur côté, ne semblent se fixer qu’après l’accouplement. C’est ce qui explique pourquoi les étés chauds, prolongés par de belles jour nées d’automne, favorisent la multiplication de l’espèce pour l’année sui vante. La Cochenille rouge a des ennemis naturels, qui l’attaquent assez violemment pour la faire disparaître en certaines années favorables. Ils ont été décrits minutieusement par GOUREAU (Les insectes nuisibles, GOUREAU, p. 55, Victor MASSON, éditeur, PARIS, 1861). D’après VALERY MAYET (Les insectes de la vigne, COULET, éditeur, MONTPELLIER, 1890), le plus redoutable est une mouche le « Célia troglodytes ». Mais si ces parasites arrêtent quelquefois les invasions de la Cochenille rouge, nous ne sommes pas les maîtres de leur développement. Ces auxi liaires utiles de nos viticultures ne sont pas encore domestiqués. Il faut donc songer aux remèdes insecticides pour nous défendre contre les attaques des Cochenilles. Celles-ci sont Tailleurs détruites en partie par la taille, puisqu’elles se fixent beaucoup sur les jeunes bois. Il est facile de comprendre que la taille courte favorise la lutte. Toutes les tailles analo gues à la taille GUYOT conservent toujours plus de Cochenilles sur les souches. Les femelles fécondées, échappées à la taille, fixées sur les vieux bois, peuvent être combattues avant le réveil de la végétation, comme les petites chenille de Pyrales. Mais au lieu d’employer les solutions d’arsénite de soude, préconisées pour les Pyrales, il vaut mieux avoir recours aux huiles sulfonées, qu’on trouve d’ailleurs toutes préparées dans le commerce des insecticides. Il y a lieu, étant donné la sensibilité des vignes champenoises, d’utiliser des doses toujours un peu plus faibles que celles indiquées par les fabricants de ces huiles sulfonées. Il est très important de cesser l’em ploi de ces insecticides fort utiles, dès que les bourgeons ont tendance à manifester un mouvement de végétation. On peut très facilement émul sionner ces‘insecticides dans l’eau et les répandre avec un pulvérisateur : mais il est préférable d’employer, comme dans les traitements contre la Pyrale, un jet spécial qui permet plus facilement de ne pas trop mouiller les bourgeons. Comme les Cochenilles ne couvrent pas toutes les ramifi cations de la souche, on peut en général passer le liquide insecticide sur les écorces avec un pinceau de peintre, en s’attaquant seulement aux endroits où on voit les parasites. Les sooifrages abondants contre l’Oïdium, sans détruire tout à fait les
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