1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LES MALADIES DE LA VIGNE EN CHAMPAGNE
elle dépend, en outre, de l’ouvrier que ce pompage fatigue. Les deux mains de l’opérateur sont occupées. On applique maintenant souvent aux pulvérisaturs à dos d’homme, le principe de la pression préalable. Une pompe comprime d’abord l’air à 3 kilos, puis refoule la bouillie, obtenant jusqu’à 8 ou 10 kilos de pression. La pompe est quelquefois fixée à l’appareil, mais elle en augmente le poids sensiblement. Elle est plus souvent fixée sur une brouette. On a, dans cer tains appareils, prévu le chargement avec une bouteille d’air comprimé indépendante, ce qui évite la fatigue du pompage. On a adapté aussi aux appareils à dos d’homme, le système de la bou teille d’air comprimé entretenant la pression. Il faut, dans ce cas, que l’ouvrier porte une petite bouteille d’air comprimé adaptée à l’appareil à côté du réservoir. Un détendeur règle la pression comme dans les appareils à bâl. Que la pression soit préalable ou qu’elle soit entretenue par une bou teille, l’ouvrier a une main tenant le jet et l’autre peut agir pour écarter au besoin le feuillage, afin d’atteindre les grappes, avantage appréciable. La pression ne dépend pas de sa fatigue ou de son activité. Mais tandis qu’elle est constante dans les appareils utilisant l’air comprimé pour l’entre tenir, elle va en diminuant pendant que l’appareil se vide dans le système de la pression préalable. La situation économique de l’après-guerre pose plus impérativement la question du prix de revient. La guerre a raréfié hélas ! la main-d’œuvre. Doit-on développer les appareils à bât ou à traction pour remplacer les appareils à dos d’homme ? En posant la question dans le travail que nous avons cité. M. PHILIPPONNAT répond par une discussion dont mes lecteurs apprécieront le sens pratique : « Nous répondrons que ces appareils permettent une réduction de main-d’œuvre qu’on peut évaluer à 20 %. Une exploitation de 5 hectares amortira, dans ces conditions, en une seule année, l’acquisition d’un appa reil (estimation faite en 1931). « L’alimentation en bouillie des pulvérisateurs devient un problème important et souvent difficile à résoudre. « Les appareils à dos d’homme laissent disponible la cavalerie de l’exploitation qui peut suivre les sulfateurs et les ravitailler au fur et à mesure de leurs besoins. « Il n’en est pas de même avec les pulvérisateurs à bât ou à traction, dont la consommation est plus élevée et qui, d’autre part, nécessitent cha cun un cheval. « Si l’on admet que dans les chemins rapides de nombreux terroirs champenois, deux chevaux sont indispensables pour le transport de la bouillie, il faudra donc par exploitation utilisant un pulvérisateur à grand travail, un minimum de trois chevaux avec deux charretiers. « Mais cette même exploitation n’a besoin que de deux chevaux, de
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