1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz
LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE
conservation, il s’écarte à la base après son extraction. Dans les bouteilles anciennes, il reste cylindrique formant « cheville ». Les bouchons, en vertu de la législation champenoise, doivent porter la marque « Champagne » imprimée sur le côté. Ils portent, en outre, la marque de la Maison et pour les années millésimées l’indication de l’année. LES BOUTEILLES Les bouteilles champenoises sont aussi très étudiées. Elles doivent surtout être résistantes à de très hautes pressions. Elles doivent être faites d’un verre particulièrement insoluble dans le vin. Leur forme, qui joue déjà un rôle dans leur résistance à la pression, doit en outre permettre le glissement facile du dépôt au moment du remuage. Le verre est, malgré son apparence, une matière douée d’une certaine élasticité. MATHIEU a expérimentalement étudié cette élasticité, et il a été démontré qu’une bouteille soumise pendant assez longtemps à une forte pression intérieure, non seulement se dilate sous l’inlhience de la pression, mais finit par se trouver dans un état de dilatation permanent qui en diminue la résistance. Les verreries spécialisées dans la fabrication des bouteilles destinées au Champagne ont étudié tous les facteurs de leur résistance et de leur insolubilisation. Les matières premières qui servent à préparer le verre sont soigneusement analysées et leur mélange donne lieu à des calculs fort scientifiques. L’outillage mécanique est aujourd’hui très au point. A l’ancienne fabrication avec les fours à pots, qui furent en usage dans les verreries spécialisées jusque vers 1877, s’est substitué d’abord le four à bassin qui constituait déjà un progrès assez important. Le four à bassin fonctionne ,de façon continue, les matières premières étant intro duites par une extrémité tandis que le verre en fusion est extrait à l’autre. Des ilammes puissantes traversent le four provoquant la fusion des matières premières et les réactions nécessaires à la constitution du verre. C’est encore le principe du four à bassin qui, avec des perfectionnements modernes, est en usage dans les verreries actuelles à outillage mécanique récent. Les bouteilles étaient autrefois obtenues par soufflage d’une petite masse de verre au bout d’une canne métallique. Les bouteilles ainsi fabri quées présentaient des inégalités de contenance et même de forme. C’est vers 1882 que l’on adopta les moules dits moules fermés qui permettaient une fabrication régulière. Après 1918, lorsque furent reconstituées les verreries, on substitua le soufflage par l’air comprimé au soufflage par la bouche, condamné d’ailleurs par tous les hygiénistes. Le verre dans la machine Boucher qui était alors ployée passait dans un premier moule puis dans un moule finisseur. Jusque vers 1932, un certain nombre de maisons de Champagne restaient em
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