1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

L'APPELLATION D'ORIGINE « CHAMPAGNE ». SA RÉGLEMENTATION sont leurs élus dans les syndicats professionnels. Les présidents de Chambre de Commerce de la Marne, de l’Aisne et de l’Aube sont qualifiés pour y défendre les principes de la liberté commerciale. Les Conseillers Généraux assurent la liaison avec les assemblées départementales qui ont souvent à discuter des questions viticoles. Les sénateurs et les députés assurent la coordination avec le Parlement et seront au courant des projets de loi qui pourront venir un jour en discussion sur l’initiative de la Commission. Quant aux fonctionnaires, ils appartiennent aux services chargés d’appliquer les décisions. Ils peuvent ainsi connaître l’esprit des réglementations et signaler à temps les difficultés à vaincre. « Nous l’avons déjà dit et écrit : il est pénible de renoncer aux prin­ cipes de l’Economie libérale qui permettent de travailler librement en suivant les lois naturelles de l’offre et de la demande. Mais la situation mondiale l’exige. « Ceci ne veut pas dire que l’Economie libérale a vraiment disparu, car la bonne économie dirigée tient grand compte de ses enseignements pour maintenir l’équilibre du marché. La Commission de Châlons doit allier les vieux principes aux nouveaux par une évolution méthodique et raisonnée dans une collaboration intelligente de l’Etat, des législateurs et des produc­ teurs vignerons ou négociants. » C’était pour moi la conclusion d’une longue période de l’histoire du vignoble de Champagne commencée avec la première délimitation adminis­ trative de 1908, et qui se terminait avec le décret de 1935 dont cinq ans d’application permettaient de juger la valeur. Deux hommes ont assuré dès le début le Secrétariat général de la Com­ mission spéciale de Champagne. Leurs noms doivent être cités dans une étude comme celle-ci : M. Robert de VOGUE représentait le Commerce des vins de Champagne, M. Maurice DOYARD représentait les vignerons. Tous deux étaient animés du même esprit de dévouement à la Champagne, dont ils avaient pu, avant la période tragique que devait à nouveau ouvrir la guerre, organiser la discipline technique et économique. Les occupants s’intéressaient particulièrement à la Champagne. Un bureau de la Viticulture allemande s’installait à REjDMS qui n’aurait pas manqué d’organiser la Champagne au profit des envahisseurs et à leur conve­ nance s’il n’avait trouvé en face de lui un organisme existant en plein fonc­ tionnement et qui représentait de façon indiscutable le Commerce et la Viti­ culture champenoise. Il fallait avant tout sauver les stocks de nos caves champenoises dans une proportion indispensable à l’avenir de l’appellation, veiller à la reconstitution de ceux qui avaient été entamés dès le début de l’invasion. Il fallait d’autre part assurer la culture de la vigne dans des conditions rendues difficiles par la raréfaction de la main-d’œuvre, des produits antiparasitaires et des engrais. Il fallait surtout discuter chaque jour les exigences de l’occupant. C’est alors . qu’apparût la nécessité de renforcer l’organisation de la Commission de Ch'âlons menacée d’ailleurs elle-même par la révolution gou- — 379 —

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