1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

1940 — 1941 — Guerre. 1942 — Fortes gelées dans l’Aisne et l’Aube les 2, 4 et 5 Mai. Vallée de la Marne touchée faiblement ................ 1944 — Du 7 au 23 Mai, fortes gelées, la superficie du vignoble considérée comme atteinte est évaluée à 50 % .... 1945 — Gelée le 27 Avril sur les vignobles de la région BOUZY, AMBONNAY, TREPAIL, les 23, 24 et 29 Avril dans le vignoble aubois, atteint fortement Les gelées catastrophiques de 1913 et surtout de 1921 qui compro­ mirent les vendanges sur l’ensemble du vignoble, ne peuvent s’effacer de la mémoire des vignerons. Dans les grands crus, pour se défendre contre les gelées de printemps, on a souvent employé autrefois des écrans formés par des toiles ou des paillassons et qui, placés au-dessus des souches, empêchaient, ou plutôt diminuaient le rayonnement nocturne. Ces procédés permettaient la défense individuelle. Mais si ces appareils sont fixes, ils provoquent rapidement un étiolement néfaste. Comme, d’autre part, les traitements anticrypto- gamiques et insecticides commencent maintenant alors que les craintes de gelées ne sont pas toujours écartées, des paillassons ou des toiles fixes gênent l’exécution des travaux. On a essayé alors de les placer assez haut pour qu’on puisse passer au-dessous; mais la protection diminue en raison de l’éloignement du sol, et le vent ayant plus de prise sur l’installation, il faut renforcer celle-ci, ce qui la rend coûteuse. M. L. BONNET à MURIGNY, près REIMS, avait réalisé, il y a long­ temps, une installation qui permettait le basculement relativement rapide des bandes de paillassons recouvrant les lignes de souches. Son fils, Robert BONNET en a donné la description dans le « Vigneron Champenois » du 15 Mars 1922. Dans le jour, les paillassons étaient dans une position presque verti­ cale et ils abritaient ainsi la vigne contre le vent froid. Le soir, on les basculaient dans la position horizontale en manœuvrant les têtes de rangées et la vigne se trouvait couverte par un plafond continu de paille de seigle. Les fils de fer sur lesquels on tissait les paillassons étaient exactement à écartement des deux fils plus forts du support basculant, et ces derniers, lorsque les paillassons étaient enlevés, retenus dans la position verticale, servaient au palissage des pampres. Tel qu’il était, le système a sauvé bien souvent la récolte. Mais son prix de revient a augmenté après la guerre de 1914-18 dans des proportions considérables. Il nécessitait une main-d’œuvre parfois difficile à trouver pour la pose et la dépose des paillassons et il en résultait souvent des retards inévitables dans l’exécution des travaux. Enfin, il semble qu’à la 246.000 hl 247.000 hl 275.000 hl

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