1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE Signalons à nos lecteurs champenois que M. l’Ingénieur PARRENIN a mis au point un système d’allumage automatique des foyers dont M. le Professeur MARSAIS a donné les caractéristiques dans la « Revue de Viticulture » de Mars 1946. Le dispositif d’allumage comporte d’après le Professeur MARSAIS : 1° Une sonde électrique .suspendue dans l’air ambiant. 2° Une résistance électrique étalonnée, qui indique très exactement la température des bourgeons avec lesquels elle est en contact intime. 3° Un thermomètre bilame que l’on peut régler pour qu’il ferme le circuit soit sur la température de l’air ambiant, soit sur la température des bourgeons. C’est surtout dans cette température des bourgeons que réside la nou­ veauté fort intéressante de ce système sur laquelle M. le Professeur MAR- SAIS attire l’attention dans les termes suivants : « Le procédé délicat de M. l’Ingénieur PARRENIN, qui permet de prendre très exactement la température des bourgeons, de jeunes feuilles, des fleurs, a mis en évidence ce fait capital que, pendant le rayonnement nocturne, Vorgane végétal est toujours à une température plus basse que celle de l'air ambiant , la différence pouvant varier de 2 à 5 degrés environ suivant l’état de siccité de cet air. » Le circuit partant du thermomètre bilame est relié aux cuves conte­ nant les fumigènes (une par 1.000 mètres carrés environ). Chaque cuve possède une mèche de cellophane qui s’enflamme lorsque le thermomètre ferme le circuit. Toutes les cuves s’enflamment donc simultanément par l’intermédiaire de leur mèche. Les Américains ont cherché à lutter contre la gelée blanche, non pas en s’opposant au rayonnement nocturne, mais en brassant l’air au-des­ sus des vergers qu’ils veulent défendre. C’est la surface du sol qui se refroidit d’abord en provoquant le refroidissement des couches d’air les plus basses. Il n’est pas rare d’enregistrer dans les matinées de gelée blanche des différences de 4 ou 5 degrés entre la température de l’atmos­ phère à 2 mètres de hauteur et la température de l’air à 10 ou 20 centi­ mètres du sol. Si on peut appeler l’air situé à 20 ou 30 mètres de hauteur pour qu’il remplace l’air refroidi des couches inférieures on enrobe les plantes dans un courant d’air plus chaud qui empêche le givre. Sous l’impulsion de leur service officiel de météorologie agricole, les arboriculteurs de Californie emploient comme brasseurs d’air de gros four­ neaux alimentés au pétrole. C’est là un nouveau moyen d’utiliser la chaleur dans la défense contre les gelée.s. Le tirage du fourneau accéléré par une cheminée de tôle, pro­ jette vers le ciel l’air froid de la surface du sol tout en le réchauffant. Cet air est remplacé par les couches plus élevées de l’atmosphère, et il doit en résulter un mouvement de va-et-vient qui combat le refroidissement

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