1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE 1° Un phénomène thermique : la surfusion des gouttelettes du cumulo- nimbus et la présence au-dessus de celui-ci d’un cirrus glacé; 2° Un phénomène dynamique : la présence à l’intérieur du cumulo- nimbus de courants ascendants quelle qu’en soit l’origine; 3° Un phénomène électrique : l’attraction des gouttelettes du cumulo- nimbus et des aiguilles de glace du cirrus électrisées de signes contraires. Nous avons publié dans « Le Vigneron Champenois », en 1935, une étude remarquable de M. DAUZERE, Directeur du Laboratoire du Pic du Midi, sur ce sujet encore mystérieux dans bien des détails. Il semble bien que certaines constatations faites par M. RUBY confir­ ment celles de M. DAUZERE en ce qui concerne la formation de rubans de grêle relativement étroits dans le sein des perturbations orageuses beau­ coup plus étendues. Ces rubans de grêle s’orientant dans le sens du dépla­ cement des perturbations. Mais tandis que M. DAUZERE attribue le rôle le plus grand aux phénomènes électriques, le Colonel RUBY juge beaucoup plus importants les phénomènes de surfusion combinés avec les phéno­ mènes dynamiques. Avec beaucoup de précision scientifique, l’auteur a observé les cou­ rants qui sévissent dans un milieu orageux. Le mouvement ascentionnel d’un nuage orageux dit cumulo-nimbus est pour lui, comme pour beaucoup de ses prédécesseurs dans ce genre d’études, un phénomène primordial dans la formation de ia grêle. Que le cumulo-nimbus aille au devant d’un cirrus, qui lui-même peut descendre vers lui, ou que le cumulo-nimbus devienne lui-même cirrus dans sa partie supérieure sous l’influence du froid qu’il rencontre en été vers 3.000 mètres d’altitude, les phénomènes de surfusion résultent de ce mouvement; c’est-à-dire que les gouttelettes d’eau de la partie supérieure du nuage orageux descendent au-dessous de zéro et sont prêtes à se transformer brusquement en glaçons sous l’in­ fluence du contact avec des aiguilles de glace des hautes régions. Le courant ascendant détermine un courant descendant compensa­ teur auquel s’ajoutent le vent qui déplace l’orage et des courants secon­ daires résultant du relief du sol sous l’orage. L’ensemble de ces courants provoque la formation de tourbillons à axes verticaux ou horizontaux qui brassent les grêlons en formation et favorisent leur grossissement. Le colonel RUBY explique, après l’avoir observé sur place, comment se forment des grêlons de formes et de textures différentes. Pour la défense, le colonel RUBY utilise encore les fusées dont il compte augmenter la puissance et qui sont parfois lancées par des batteries mobiles sur auto. Mais il emploie parallèlement des bombes spéciales que laissent tomber des avions survolant les nuages orageux. Ainsi il cherche à disloquer les tourbillons générateurs des masses de grêle. Depuis 1936, les orages de grêle, nombreux dans le Beaujolais, ont été étudiés, combattus, survolés. Avec un beau mépris du danger, le colonel

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