1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE technique par les vignerons champenois avec l’aide puissante du grand commerce champenois sous les auspices de l’A.V.C. : 1919 1928

800 hectares

3.369 hectares 2.651 »

Vignes françaises condamnées Vignes greffées ............................

8.260 >

La comparaison des surfaces en vignes françaises montre le danger de disparition qui planait sur le vignoble de Champagne et que le dernier nombre (surface des vignes greffées en 1928) écartait, 'Semblait-il, défi­ nitivement. Ces chiffres sont à retenir par mes lecteurs pour comprendre l’impor­ tance du rôle joué par PA.V.C. entre 1919 et 1928. Ils sont tout à l’honneur des Champenois qu’ils soient vignerons ou négociants. 1928 semblait apporter la récompense à tant d’efforts techniques cou­ ronnés de succès. Pour la première fois, nos vignes greffées champenoises donnaient une récolte abondante et de qualité superbe. Mais l’économie internationale bouleversée par les suites financières du grand conflit de 1914-18, gênée par la tension guerrière que faisait peser sur le monde la préparation à laquelle l’Allemagne travaillait, menaçait à nouveau l’avenir du vignoble, arrêtait la fin de sa reconstitution, et allait peut-être empêcher même l’entretien nécessaire des surfaces reconstituées. Au chapitre XV de ce livre, mes lecteurs verront comment, par le Décret du 28 septembre 1935, la Champagne avait consolidé son organi­ sation, luttant pied à pied contre les crises économiques, créant une régle­ mentation attaquée violemment par quelques-uns, susceptible certes, de mises au point nécessaires, mais indispensable pourtant, pour résister à une situation qui risquait de devenir rapidement désespérée. Et après avoir réalisé, au prix de quels efforts, une organisation de défense et d’union, la Champagne vit revenir chez elle cette tragédie atroce qu’est la guerre. Pourtant, en 1939, tranquillement, les représentants des commerçants et des viticulteurs, après les premières semaines de désorga­ nisation résultant de la mobilisation générale, se sont retrouvés. L’Asso­ ciation viticole champenoise tint, fin décembre, son assemblée générale, assemblée de guerre à laquelle je pouvais présenter un programme d’action réduite « permettant de franchir la tourmente sans sombrer pour se retrou­ ver prêt au travail après la victoire à un moment où l’union serait néces­ saire pour soutenir notre vignoble et pour rétablir nos exportations » (« Vigneron Champenois » du 15 janvier 1940, p. 8). Hélas ! le « Vigneron Champenois » de mai, préparé pour l’impres­ sion, ne put être distribué. Il fut devancé par l’évacuation. Puis ce fut l’invasion, l’occupation. En pleine guerre pourtant, l’union subsiste et, pour résister aux exi­ gences de l’envahisseur, le Comité interprofessionnel des vins de Cham­ pagne devait prendre naissance. Mes lecteurs en trouveront l’organisation

— 8 —

Made with FlippingBook Online newsletter