1951 Le Vignoble et le Vin de Champagne by Georges Chappaz

LE VIGNOBLE ET LE VIN DE CHAMPAGNE

ainsi les moyens financiers indispensables. En quelques années, le danger mortel qui planait sur la Champagne était écarté et son vignoble retrouvait son assiette traditionnelle. Aussi, lorsqu3en 1925 éclatèrent les grandes attaques de cochylis et d’eudémis, les organisations locales en place sd trouvèrent suffisamment solidaires et entraînées pour la généralisation des traitements et vaincre le fléau. Lorsqu’il reprit sa place d’inspecteur général de l’Agriculture en 1928 et quitta la Champagne née », elle l’était véritablement, et il emporta avec lui les regrets et l’affection de tous. mission termi- En 1919, alors qu’il prenait possession de ses fonctions de Directeur de VA.V.C., il prononçait les paroles suivantes : « Personnellement je tra­ vaillerai de toutes mes forces à cette union dont je rêve. Je prendrai- ma retraite satisfait de ma vie, si je dois laisser un jour derrière nous lés coteaux champenois verdoyants, produisant toujours le nectar si cher à notre Patrie, les commerçants et les vignerons s’y entendant pour y main­ tenir la prospérité. » Il a pris maintenant une retraite bien méritée parJ une existence de labeur, mais qui ne l’empêche pas de mettre encore au ■service de la Viticulture les conseils d’une compétence et d’un bon sens devant lesquels tous s’inclinent. Il peut être satisfait. En regardant sa longue carrière, ce haut fonctionnaire qui honore notre Pays, peut dire comme Titus : « Je n’ai pas perdu ma journée. » Convient-il maintenant d’ajouter quelque chose à cette préface que, modeste viticulteur au milieu de tant d’autres plus qualifiés par leur science, je suis presque honteux d’écrire en tête d’une œuvre aussi importante et aussi réussie? Ne devrais-je pas renvoyer simplement le lecteur aux 400 pages de ce volume qui traitent à fond de tout ce qui touche à la vigne et au vin de Champagne? Il me semble que ce serait la sagesse et que tout commen­ taire ne pourrait que déparer un sujet examiné dans toute son ampleur. Cependant, il en émerge une conclusion psychologique que je voudrais dégager. La Champagne a connu maintes catastrophes. Elle s’est toujours relevée avec rapidité et elle demeure plus vivante que jamais. Cela elle le doit d’abord à l’énergie magnifique de ses vignerons, à cet amour inné de la vigne qui les étreint au point qu’ils deviennent noueux comme elle en vieillissant, à ce respect de leur art qui ne prend fin qu’avec leur vie. Elle le doit encore à ses apôtres, Perrin, Philbert, Martin, et tant d’autres morts ci la tâche ou pour le Pays qui furent mes amis et mes maîtres en défense viticole. Elle le doit aussi à ses Syndicats et Associations viticoles dont les dirigeants suivent dignement la voie ouverte par leurs devanciers. Mais elle le doit également à l’esprit de compréhension, d’ini­ tiative et de solidarité qui anime maintenant le grand Commerce champenois. Des tentatives de collaboration faites à la création de TA.V.C., on est passé à l’arbitrage d’Edouard Barthe mettant fin aux luttes. Intestines entre vignerons, puis, par étapes successives, à la Commission de Châlons, et enfin au Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne où l’Institut XVI

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